Louis Ondedei
Louis Ondedei, comte de Vézelay, est le neveu de l’évêque Giuseppe Zongo Ondedei (1597-1674). Le 10 novembre 1658 (soit dix jours après le sacre de son oncle), il obtient un brevet royal lui accordant le premier canonicat vacant à Fréjus. Le chapitre ne l’entend pas de cette oreille, qui a beau jeu de lui rétorquer que « de telles sortes de nominations n’ont jamais été introduites dans leur Chapitre ». Il se représente en 1662 : nouveau refus ; le candidat en appelle alors au Parlement qui, le 29 mars de la même année, rend un arrêt obligeant le Chapitre à le recevoir. Rien n’y fait : les opiniâtres chanoines donnent alors la stalle vacante à quelqu’un d’autre et, pour montrer qu’il ne s’agissait pas d’une question de personne, finissent par lui accorder en 1665, il est vrai sur les instances du conseil communal, la stalle libérée par la mort de Messire Charles Tassy, décédé le 24 juillet 1665. Le conseil avait en effet recommandé chaudement Louis Ondedei, abbé de Blanchelande, comme "très méritant et très digne de la dite charge" mais le neveu du défunt, Jean-Baptiste Tassy, obtint contre lui une bulle pontificale qui lui permettait d’occuper légitimement ce bénéfice. Les consuls en appelèrent donc contre la bulle auprès du Parlement d’Aix qui rendit son arrêt en faveur du chanoine Jean-Baptiste Tassy. Finalement c'est dans la stalle de capiscol qu'il sera reçu cette même année 1665, avant d'obtenir la prévôté de la collégiale d’Aups. Dans cette course aux prébendes, Ondedei permute en 1671 la stalle de préceptorial (avait-il déjà permuté ?) avec Antoine Sarde pour un revenu plus conséquent au diocèse de Chartres. Le 30 mars 1672 il est parrain à Fréjus de Charles-Octavien Antelmi pour les cérémonies complémentaires de son baptême ; le 27 décembre suivant il est à nouveau parrain, à la cathédrale, d’Elisabeth, fille de Jean-Baptiste de Gueidon, commis aux gabelles de Marseille. Son oncle voulut se l’adjoindre comme coadjuteur et, dans ce but, lui constitua le 28 septembre 1673 une pension de 3000 livres pour lui permettre de supporter les charges de sa future dignité, tout en commençant les démarches auprès du roi et du Souverain Pontife. Mais, frappé de paralysie, l’évêque mourut en peu de jours, le 24 juillet 1674, sans pouvoir mener à terme son projet. Louis Ondedei était alors absent et ne revint à Fréjus que trois mois après le trépas de son oncle, pour exécuter ses dernières volontés dont il était dépositaire avec l'autre neveu que laissait le prélat, Octavien Ondedei, comte de Vézelay. Le 10 octobre 1674, il fait célébrer un service funèbre et renvoie chez eux les domestiques italiens avec une large gratification et les gages d’une année entière. Il ne put tirer grand-chose du mobilier de son oncle « à cause de la mortification pratiquée par le défunt aux choses concernant le luxe et sa propre commodité », et dut trouver des expédients pour satisfaire aux aumônes prescrites par le testament. Le 10 octobre 1679, le prévôt d'Aups est encore parrain de Louise-Elisabeth, fille d’Honoré Espitalier, avocat en la Cour, mais il a déjà quitté Fréjus et se fait représenter par Jean Espitalier.
Sa famille ne manque pas d’intérêt : sa nièce Maria-Bernarda Ondedei (fille d’Octavien et de Nicole-Charlotte Le Sage de Sainte-Honorine, petite-fille de l’auteur et poète Isaac de Laffemas) épousera le frère du pape Clément XI, Orazio Albani. De ce couple naîtront deux cardinaux : Annibale Albani (1682-1751) et Alessandro Albani (1692-1779), ainsi que Carlo qui épousera une Borromée et donnera naissance au cardinal Gian-Francesco Albani (1720-1803), lui-même oncle d'un autre cardinal : Giuseppe Albani (1750-1834)…


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.

Né à Riez le 4 avril 1844, de Nicolas-Marc Poncin et de Claire-Amance Rigaud, Alexandre-Lucien-Marie-Benoni Poncin avait fait ses études secondaires au Petit Séminaire de Brignoles où il avait été attiré par son oncle maternel, le chanoine Rigaud. De Brignoles, il passa au Grand Séminaire de Fréjus. Il y fut si brillant qu’on le dispensa d’une année pour le nommer enseignant au Petit Séminaire où il avait été formé. Appelé au sacerdoce pendant les grandes vacances suivantes, il fut ordonné prêtre par Mgr Jordany. Il fut ensuite vicaire à Tourves, à Barjols, à Saint-Cyprien de Toulon, à La Seyne, puis curé à Cabasse (1889), à Cogolin (1894), à La Garde (1900) où partout son bon caractère, sa jovialité, son amour du devoir et sa piété le firent unanimement apprécier. Mgr Guillibert le nomma enfin à la cure de Saint-François de Paule, à Toulon, en avril 1906. Pour récompenser son zèle, l’évêque lui concéda le camail de chanoine honoraire en 1911. Le chanoine Poncin mourut à Toulon le 12 février 1915, ayant assuré jusqu’à la dernière semaine les obligations de son ministère.