Augustin Bonifay (1850-1919)
Gauthier-Augustin Bonifay était originaire du Beausset, né le 9 avril 1850, sous la garde de Notre-Dame du Beausset-Vieux pour laquelle il garda toujours une tendre dévotion. En sortant du Grand Séminaire, après quelques mois seulement passés comme curé de campagne au Briançonnet (encore dans le diocèse de Fréjus), il fut demandé avec insistance comme précepteur à Marseille. Dans cette ville il y dirigea avec succès l’œuvre des jeunes gens du chanoine Ricard et laissa un souvenir dans plusieurs congrégations religieuses. Au bout de quelques années il fut rappelé dans le diocèse pour prendre la succession du créateur du pensionnat de Sainte-Clotilde d’Hyères. De là, il fut envoyé comme curé à Solliès-Pont, puis curé de la paroisse Saint-Pierre, à Toulon. En 1910, il est nommé curé-doyen de La Seyne. Jusqu’à sa mort, il s’y dépensera avec son intelligence et son ardeur apostolique, ajoutant à cette paroisse florissante nombre de nouvelles fondations. Il fut honoré du titre de chanoine honoraire en 1917, au cours de cette guerre dont il partagea les souffrances avec ses paroissiens. Le dimanche 23 février 1919, il célèbre les offices comme à l’ordinaire ainsi que le lendemain, acceptant de se reposer en fin de journée, épuisé de fatigue. Il mourut le lendemain mardi 25 février, à l’âge de 68 ans, acceptant la mort et disant à la religieuse qui le soignait : « J’ai besoin de prières afin que Notre-Seigneur ne reçoive pas trop mal son pauvre serviteur. » Selon sa volonté, il fut inhumé au Beausset.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
