Le diocèse en sommeil
Entre la suppression du diocèse de Fréjus le 29 novembre 1801 à l’occasion du Concordat et son rétablissement par la bulle Paternae charitatis le 6 octobre 1822, ses paroisses furent rattachées au diocèse d’Aix dont les archevêques furent alors Jérôme-Marie Champion de Cicé (1802-1810), puis après le douloureux épisode de Gaspard-André Jauffret, originaire de la Roquebrussane et ancien chanoine d’Aups, nommé mais non préconisé à Rome en raison de l'opposition entre Pie VII et Napoléon, Pierre-François-Gabriel-Raymond-Ignace-Ferdinand de Bausset-Roquefort (1817-1829), neveu et ancien vicaire général du dernier évêque de Fréjus.
Sans entrer dans un jugement, qui serait difficile, sur le personnage, ont doit à Mgr Champion de Cicé la création du petit séminaire de Grasse en 1808 (un autre fut fondé à la Seyne, qui fut éphémère). La cathédrale de Toulon, qu’il avait réconciliée en septembre 1802 abrita plus de deux mois en 1803 les reliques de Pie VI, acheminées de Rome à Valence. Quelques années plus tard, c’est son successeur que la Provence accueillait bien malgré lui : sur le chemin qui le conduisait à Savone, l’infortuné pape Pie VII s’arrêta à Brignoles, dormit au Luc avant de faire halte à Fréjus le 6 août 1809, à l’Hôtel dit des Quatre-Saisons, ancien hôtel de Suffret construit pour le frère du chanoine Louis de Suffret vers 1750, alors hôtel de la Poste aux chevaux.
A son retour de Fontainebleau, il traversa de nouveau le diocèse, coucha à Tourves le 7 février 1814, passa de nouveau à Brignoles et au Luc, fit halte encore à Vidauban et au Muy pour passer la nuit à Fréjus le soir du mardi 8 février, à quelques pas de l’hôtel qui l’avait déjà hébergé. Les deux fois, il fut accueilli par des marques touchantes d’attachement et de vénération. A ce dernier départ, le mistral qui n’avait cessé de souffler, s’apaisa brusquement au moment où la foule amassée dans la rue implorait la bénédiction du pontife, les fidèles y virent un prodige et redoublèrent alors d’acclamations.