- L’Eglise locale, fruit de la première évangélisation
- La mission toujours à reprendre
- Nouvelles turbulences
- Un nouvel et vigoureux élan
- La tourmente révolutionnaire
- Laborieuse reprise en main à partir de 1801
- La renaissance du diocèse de Fréjus
- Un temps de crise
- La fin du XIXème siècle
- Le XXème siècle
- Les épiscopats récents
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L’Eglise locale, fruit de la première évangélisation
La première annonce de l’évangile sur notre terre et son accueil échappent encore à l’historien, la tradition n’en marque pas moins profondément le diocèse d’une manière spirituelle, qui fait référence à l’évangélisation de la Provence par les premiers disciples du Christ et notamment à la présence de sainte Marie-Madeleine, constituée patronne de notre diocèse par Mgr Guillibert en 1914, et dont le culte à la Sainte-Baume est bien antérieur à l’invention des reliques en 1279. C’est des grands pôles commerciaux comme celui de Marseille qu’arriva l’évangile et administratifs comme celui d’Arles que furent gérées les premières communautés. La première mention d’un évêque à Fréjus remonte à l’an 374 et, à Toulon, au milieu du siècle suivant. Le siège de Fréjus fut honoré par saint Léonce (ca 400-433) qui favorisa l’installation à Lérins de saint Honorat et de ses moines. L’île devint une pépinière de théologiens, d’évêques et de saints qui influencèrent profondément l’Eglise du Vème au début du VIIème siècle, bien au-delà des frontières de la Gaule. Les îles Stoechades (îles d’Hyères) et surtout Saint-Victor et le Saint-Sauveur de Marseille voyaient se développer là aussi un monachisme de tradition orientale, avec saint Jean Cassien. Un évêque de Fréjus, saint Ausile, prend place parmi les martyrs de la persécution wisigothique arienne vers 477. A Toulon, s’impose la figure de l’évêque saint Cyprien (ca 475-ca 545) qui présida le concile de Valence en 529 et fit face à la crise arienne. A distance des centres épiscopaux se développent des communautés actives comme en témoigne l’archéologie avec les baptistères ruraux de Saint-Maximin et de Saint-Hermentaire à Draguignan, ainsi que des restes d’autels, des inscriptions et autres vestiges comme à la Gayolle, près de Tourves.
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La mission toujours à reprendre
Les siècles suivants connurent des bouleversements politiques, économiques, démographiques et culturels considérables qui faillirent engloutir totalement l’acquis de la première évangélisation. Après les Lombards, Saxons, Wisigoths, Burgondes et autres Francs pour lesquels la Provence est un lieu de passage et le terrain de leurs rivalités, arrivent les Sarrasins dont les razzias anéantissent Lérins avec le martyre de saint Porcaire et de ses moines dans les années 730, Marseille sera prise et pillée en 838, l’antique abbaye Saint-Victor, détruite et les religieux, déportés. Ces nouveaux envahisseurs établissent une tête de pont au « Fraxinetum » (La Garde-Freinet). Fréjus est ravagée, les cultures anéanties et les survivants se retirent vers l'arrière pays. L’incurie mérovingienne qui maintint des sièges épiscopaux vacants prive pendant des décennies de leurs évêques respectifs les diocèses de Fréjus et de Toulon sur le territoire desquels ne subsiste plus aucune communauté monastique au IXème siècle. La capture du provençal saint Mayeul, abbé de Cluny, au passage des Alpes en 972 constitua un véritable traumatisme et permit de réveiller le courage des princes jusque-là divisés dont Guillaume Ier de Provence, dit « le Libérateur », qui traquent les Maures et les défont à la bataille de Tourtour et l’assaut final du Fraxinet en 973. Lérins renaîtra péniblement vers 1007 (les moines ne sont encore que cinq en 1022), sous la tutelle de l’abbaye arlésienne de Montmajour. Liés à ce récent centre spirituel bénédictin Fréjus accueille de nouveau des évêques, dont Riculphe († ca 998), le reconstructeur. Les XIème et XIIème siècles voient se reconstituer une vie chrétienne vigoureuse : réseau paroissial dense, par l’action conjointe des évêques avec leur clergé, des moines qui connaissent de nouveau un fort développement dont témoignent les prieurés qui dépassent la centaine sur le territoire du diocèse actuel et des comtes de Provence. Quand s’achève le XIIème siècle, les cisterciens sont au Thoronet, les chartreux à Montrieux et à La Verne, les templiers et hospitaliers de Saint-Jean répartis sur sept commanderies et bientôt viendront les bénédictines à La Celle, les cisterciennes à l’Almanarre, les chanoinesses à Bauduen en attendant les chartreuses de La Celle Roubaud avec sainte Roseline.
Le XIIIème siècle voit la floraison des ordres mendiants : dominicains, franciscains, augustins et carmes arrivent à Fréjus, Toulon, Draguignan, Brignoles. La maison d’Anjou qui règne en Provence est particulièrement imprégnée de cet idéal nouveau : le comte Charles II, neveu du roi saint Louis et père de saint Louis d’Anjou installe les dominicains à Saint-Maximin où viennent d’être solennellement reconnues les reliques de sainte Marie-Madeleine. En 1300 Jacques Duèze devient évêque de Fréjus dont il réorganise les finances et la justice épiscopales ; après un passage sur le siège d’Avignon, il est élu pape en 1316 sous le nom de Jean XXII. Le diocèse de Fréjus fonctionne durant le XIVème siècle comme un double réservoir de compétences pour la curie pontificale installée en Avignon ou de bénéfices pour pourvoir les clercs de l’administration papale.
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Nouvelles turbulences
Outre les ravages occasionnés par les épidémies, les guerres ou pire encore les périodes de paix où sévissent les mercenaires désœuvrés, l’Eglise est particulièrement déchirée par le schisme d’Occident. La Provence s’étant située d’abord sous l’obédience avignonnaise Louis de Bouillac est nommé évêque de Fréjus en 1385 par l’antipape Clément VII alors que le pape tente vainement de lui imposer un compétiteur qui ne quittera jamais l’Italie. Son successeur désigné par le pape d’Avignon, se rangera sous la bannière du pape de Pise avant d’être finalement reconnu par le pape de Rome… Mais depuis le début du XIVème siècle, les chrétiens se sont habitués à l’absence de leurs évêques qui, du service du pape, sont régulièrement utilisés désormais à celui du comte : ainsi de Jacques Huet, évêque de Toulon (1454-1483), avant que le droit de nomination ne revienne au souverain pontife qui pourvoira les sièges de candidats italiens (à Fréjus de 1472 à 1564 environ et à Toulon de 1516 à 1566) qui se contenteront la plupart du temps de faire administrer leur diocèse par des auxiliaires. Entre temps, Bormes et Fréjus accueillent en 1483 le thaumaturge saint François de Paule dont le souvenir se perpétue de nos jours, et Cotignac est favorisée de l’apparition de la Vierge Marie en 1519, date à laquelle s’y élève la première chapelle dotée d’indulgences par Léon X en 1521. Enfin, à la fin du XVIème siècle, les guerres de religion affectent particulièrement notre région, où elles prennent l’allure d’affrontements sanglants entre deux partis opposés les « Carcistes » et les « Razats » dont les convictions ne recoupent pas l’opposition binaire catholiques-protestants. L’Eglise elle-même en sort de nouveau divisée : un évêque est nommé par le pape à Fréjus, qui sera refusé par le roi qui, à son tour, imposera un chanoine en dissidence avec le reste du chapitre…
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Un nouvel et vigoureux élan
Le concordat de Bologne (1516) et le concile de Trente (1545-1563) imposent une nouvelle figure d’évêques et de nouveaux moyens. Le renouveau est évident dans nos diocèses : visites pastorales de l’évêque et sacramentalisation massive des populations, arrivée de nouvelles communautés : jésuites, capucins, servites, minimes, visitandines, ursulines, bénédictines, dominicaines. Le premier oratoire philippin de France se constitue à Cotignac en 1599. La collégiale Saint-Paul est fondée à Hyères en 1572, celles de Cuers et de Six-Fours en 1643 (qui s’ajoutent aux anciennes collégiales d’Aups, Barjols et Pignans), un collège oratorien est ouvert à Toulon. Un projet de séminaire naît à Fréjus dès le début du XVIIème siècle, qui voit son aboutissement en 1677. En 1686 les jésuites fondent à Toulon un séminaire pour les aumôniers de la marine. Evêques de la Réforme catholique, les Camelin à Fréjus, Zongo Ondedei (secrétaire de Mazarin) ou Hercule de Fleury (le futur cardinal) marquent considérablement leur diocèse tandis qu’à Toulon on retient le nom d’Armand-Louis de Chalucet qui s’est particulièrement illustré par sa charité. La fin de l’Ancien Régime est affectée par la longue crise janséniste qui alimente deux scandales locaux : l’affaire Girard-Cadière à Toulon et celle des convulsionnaires de Pignans.
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La tourmente révolutionnaire
Le clergé de nos diocèses se révéla très majoritairement favorable à un changement des institutions et, en l’absence de consignes romaines, se soumit presqu’unanimement en 1791 à l’obligation du serment d’adhésion à la Constitution civile du clergé. Mgr de Beausset-Roquefort, évêque de Fréjus et Mgr de Castellane-Mazaugues, évêque de Toulon doivent prendre la route de l’exil : ils mourront dans la misère mais la plus grande dignité le premier à Fiume (Rijeka), le second à Udine. Eclairés par leur exemple et leurs enseignements, beaucoup de prêtres rétractent leur serment et sont contraints à gagner l’Italie ou l’Espagne tandis qu’un « évêque constitutionnel » est établi pour le Var. La persécution s’abat sur les prêtres demeurés sur place : on guillotine à Grasse, on fusille à Toulon. Plus de trente ecclésiastiques varois versent ainsi leur sang pour l’unité de l’Eglise dont les deux bienheureux martyrs Jules Pazery de Thorame († Carmes de Paris, 2 septembre 1792) et François-Joseph Pey († St-Germain-des-Prés, 2 septembre 1792). Cependant on peut donner le nom de plus de cent prêtres qui continuèrent leur ministère dans la clandestinité, protégés par la population. De jeunes clercs sont ordonnés en exil ou secrètement.
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Laborieuse reprise en main à partir de 1801
Un nouveau concordat est signé entre le Saint-Siège et Napoléon le 15 juillet 1801. Malgré ses limites et ses ambiguïtés, il restaure l’autorité plénière du pape sur l’Eglise de France. Mais il passe par le renoncement à leurs charges de tous les évêques français, demandé par Pie VII. Mgr de Beausset sera un des premiers à s’y soumettre dans un bel acte d’obéissance, Mgr de Castellane, plus circonspect s’y refuse, alertant le pape sur la malice de ses interlocuteurs… Un nouvel épiscopat est constitué intégrant évêques d’Ancien régime, nouveaux évêques et le moins possible d’évêques constitutionnels (chaque camp étant implicitement d’accord malgré le principe des trois tiers). Le clergé doit lui aussi accepter de fusionner prêtres réfractaires et prêtres jureurs repentis. La carte des diocèses est réécrite a minima : un seul diocèse, celui d’Aix, s’étend du Rhône à la vallée du Var, là où l’on en comptait sept avant la Révolution. L’archevêque Champion de Cicé fait donner des missions à Toulon et dans nombre de paroisses et s’appuie sur des délégués pour gérer cet immense territoire. Le jeune abbé de Mazenod suscite autour de lui les « Missionnaires de Provence ».
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La renaissance du diocèse de Fréjus
A la Restauration, un nouveau concordat est négocié avec Louis XVIII en 1817 qui décide de la création de nouveaux diocèses : ceux de Fréjus et de Gap sont restaurés sur la province d’Aix. Un évêque est nommé : Mgr de Richery. La Chambre voulant imposer son placet à ce qu’elle considérait comme de son ressort, fait alors resurgir toutes les revendications gallicanes d’Ancien régime. Face à l’obscurantisme de ceux « qui n’ont rien appris ni rien oublié », Pie VII décide de s’en tenir au concordat napoléonien : celui de 1817 ne sera jamais appliqué et Mgr de Richery devra attendre le 6 octobre 1822 la bulle « paternae charitatis » pour qu’à la faveur d’une conjoncture plus favorable Pie VII rétablisse les sièges négociés précédemment. Le nouveau diocèse couvre le département du Var dont le fleuve éponyme marque alors la frontière orientale. Dès la première année de sa prise de fonction (1823), Mgr de Richery ouvre le grand séminaire de Fréjus et restaure le chapitre cathédral. En 1825 il ouvre le petit séminaire de Brignoles. Il visite avec application presque toutes les paroisses de son diocèse et en crée de nouvelles. Il mobilise pour la reconstruction du diocèse certaines personnalités qui en sont originaires même si elles s’étaient déjà engagées par des vœux dans la nouvelle communauté des Oblats de Marie Immaculée, au grand dam de son fondateur… Transféré à Aix en 1829, Mgr de Richery désigne comme son successeur celui qui fut longtemps curé de Toulon, l’abbé Michel. Celui-ci consolidera l’œuvre entreprise en s’appuyant notamment sur des communautés religieuses féminines comme celle du Bon Pasteur établie à Draguignan.
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Un temps de crise
En 1845, le nouvel évêque venu du Nord est un homme étranger à la mentalité méridionale. Son esprit trop systématique et son tempérament fougueux lui aliène la confiance de son clergé. Mgr Wicart se trouve confronté aussi à la crise politique qui de 1848 à 1852 secoue la France. Une insurrection violente traverse le département du Var en opposition au coup d’Etat du 2 décembre 1851. La répression qui s’en suivra et la préférence marquée du clergé parfois menacé et malmené par les insurgés pour l’ordre établi produira une fracture durable qui affectera la pratique religieuse, masculine en particulier. Un clivage à la fois politique et religieux perdurera jusque dans les années quatre-vingt … du XXème siècle. On doit à Mgr Wicart la création de paroisses à Toulon (où il envisageait de s’établir) : celles de Saint-Cyprien et de Saint-Joseph. C’est encore lui qui confiera le grand séminaire aux Oblats de Marie Immaculée et c’est sous son épiscopat que naît discrètement un collège promis à un grand avenir : celui des maristes à La Seyne, en 1854. C’est enfin à lui qu’on doit l’obtention de Rome, en 1852 du nouvel intitulé du diocèse de Fréjus, devenu « diocèse de Fréjus et Toulon ».
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La fin du XIXème siècle
Après le transfert de Mgr Wicart en 1855, les évêques seront désormais provençaux pour un siècle à l’exception de la période 1886-1899. L’épiscopat de Mgr Jordany (1856-1876) marque un temps de prospérité relative, favorisé par les mesures de Napoléon III qui augmente le budget des cultes, permet la création de nouveaux postes de vicaires et l’édification de nombreuses églises : Saint-Michel à Draguignan, Saint-Flavien, Saint-Joseph et Saint-Cyprien dans les nouveaux faubourgs de Toulon. L’évêque rachète l’île de Saint-Honorat dans l’archipel de Lérins, dont le monastère restauré sera bientôt affilié aux cisterciens. Lacordaire rétablit les dominicains à Saint-Maximin et à la Sainte-Baume. A Toulon où ont été établies les Conférences Saint-Vincent-de-Paul, se crée la cité Montéty entre 1860 et 1863 pour l’évangélisation du monde ouvrier, qui offre soutien scolaire, patronage, logements ouvriers, catéchisme, etc. Mgr Terris (1876-1885) sera en butte à l’hostilité de plus en plus marquée de la IIIème République. On décide l’expulsion des congrégations non autorisées : elle se fait par la force pour les dominicains, mais est différée pour les Oblats de Marie Immaculée et les maristes grâce à une sécularisation fictive qui permet au moins de les conserver dans les établissements d’enseignement, contournant l’interdiction portée par la loi de mars 1880 à leur encontre. A la mort de Mgr Terris, le gouvernement obtient du Saint-Siège ce à quoi ne voulaient pas consentir les précédents évêques : le rattachement de l’arrondissement de Grasse au diocèse de Nice, qui sera effectif en 1886. Le nouvel évêque, Mgr Oury (1886-1890), qui proclame son double attachement à l’Eglise et à la patrie sanctionné par des années de service comme aumônier de marine, ne fait que passer et laisse la place à Mgr Mignot (1890-1899). Intellectuellement curieux et préoccupé par le retard pris par les sciences ecclésiastiques, il entre en contact avec les chantres du modernisme et soutiendra Alfred Loisy jusqu’aux limites du raisonnable, mû par son indéfectible fidélité en amitié et son inquiétude pastorale. Il subjugue son clergé par la qualité de ses lettres pastorales. Bien que resté étranger à l’expressivité méridionale, on a conscience qu’il apporte au diocèse une dimension nouvelle à la hauteur des enjeux qui s’annoncent. Après son transfert à Albi, c’est Mgr Arnaud (1900-1905) qui aura à gérer l’affrontement avec les lois anticléricales. Elles le poussent à engager les laïcs pour assurer la continuité des écoles catholiques. Face à la spoliation, il demande au clergé de rechercher tous les titres de propriété des paroisses. Miné par ce combat, il meurt assez brutalement lors d’une visite au petit séminaire de Brignoles quelques mois avant la loi de Séparation.
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Le XXème siècle
Mgr Guillibert (1906-1926) est ordonné à Rome par saint Pie X le 25 février 1906 avec treize autres évêques français choisis pour la première fois sans l’aval du gouvernement. Chassé du palais épiscopal de Fréjus, il s’occupe d’abord de la vie matérielle d’une Eglise soudainement privée de tous ses biens et de toutes ses ressources. Parmi les premiers en France, il organise la collecte du denier du culte. Il rouvre rapidement le grand séminaire dans un bâtiment qui lui est offert à Fréjus, avec des effectifs réduits par les obligations militaires et les défections. Très proche de ses prêtres et accessible à tous, il écrit beaucoup et publie de nombreuses lettres pastorales. Pendant la guerre il correspond assidûment avec les prêtres mobilisés. La reprise des relations avec le Saint-Siège lui permet d’accueillir de nouveau les dominicains à la Saint-Maximin, les cisterciens à Lérins, les carmélites à Toulon. En 1921, la famille Aubert offre à l’évêque son domaine de la Castille, près de Toulon. L’année suivante Mgr Guillibert y installe le grand séminaire. C’est le moment de la création d’un petit séminaire à Hyères. Des « journées de vocations » sont instituées dans le diocèse. Mgr Arnaud (1926-1941) poursuivra cet effort vocationnel notamment en édifiant les bâtiments actuels du séminaire de la Castille. Il incite au développement de l’Action catholique et crée la Direction des Œuvres en 1938. On envisage la création de nouvelles églises à Toulon : Sainte-Roseline et Sainte-Jeanne-d’Arc. Le 10 août 1938, il couronne Notre-Dame de Cotignac.
Mgr Gaudel (1941-1960) était un Lorrain, profondément marqué par la première guerre durant laquelle il eut une attitude héroïque, il était aussi un intellectuel attaché à la faculté de théologie de Strasbourg où il assurait la fonction de supérieur du séminaire universitaire, replié à Clermont-Ferrand à l’époque de sa nomination. Solide théologien à la mémoire prodigieuse, il ne craint pas d’assurer lui-même le cours de théologie au séminaire de la Castille, profitant de ce déplacement pour réunir à Toulon le premier Conseil des laïcs. Conscient de la déchristianisation de son diocèse, il fait appel à la Mission de France pour le secteur de Rians et de Tavernes en 1957, puis pour La Seyne. Aidé de son fidèle secrétaire devenu évêque auxiliaire en 1955, Mgr Charles Brand, il opère le transfert du siège épiscopal à Toulon en janvier 1958. L’année précédente, il avait obtenu de changer le nom du diocèse de Fréjus et Toulon en « diocèse de Fréjus-Toulon. »
Mgr Mazerat (1960-1961) avait assisté Mgr Gaudel à titre de coadjuteur depuis 1959. C’est lui qui doit se résigner à la fermeture du séminaire de la Castille, faute de candidats.
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Les épiscopats récents
Mgr Gilles Barthe (1962-1983) met en œuvre les orientations du concile Vatican II auquel il a participé. Il établit le Conseil presbytéral et le « CDAL » (Comité diocésain pour l’apostolat des laïcs), il crée la pastorale du tourisme, l’œuvre des nouvelles églises du Var pour édifier de nouveaux centres paroissiaux conformes aux exigences d’un développement urbain considérable. Il accompagne le développement de la Communauté Saint-Jean qu’il accueille avec les Sœurs de Bethléem. Il crée la Diaconie du Var. Mgr Madec (1983-2000), son successeur rouvre le séminaire de la Castille dès la première année de son épiscopat, il accentue la formation des laïcs, fonde l’Institut diocésain de formation pastorale et crée le Conseil pastoral diocésain. Se développent avec lui la Diaconie et l’Enseignement catholique alors que commence la Pastorale de la santé et la Pastorale des jeunes. De nombreuses communautés nouvelles sont accueillies dans le diocèse. Mgr Dominique Rey, depuis l’an 2000, s’inscrit dans la ligne de ses prédécesseurs immédiats permettant à leurs intuitions de porter leurs fruits et apporte un dynamisme nouveau à un diocèse qui doit à ces pasteurs successifs d’avoir les moyens d’affronter les défis à venir.