Bermond Cornut (1206-1212)


La mort du pape François ce lundi de Pâques inaugure le temps de la vacance du siège de Pierre (en latin sede vacante), rituellement rythmé par les célébrations codifiées plus récemment par le pape saint Jean-Paul II (constitution apostolique Universi Dominici gregis du 22 février 1996) et adaptées par le pape François en 2024. Ce temps est d’abord celui de la prière instante de toute l’Eglise pour que le choix qui sera fait du successeur serve « le salut des âmes qui doit toujours être la loi suprême dans l’Eglise ».
Le décès du pape est constaté par le camerlingue de la sainte Eglise romaine, le cardinal irlando américain Kevin Farrell dans la chapelle où son corps est immédiatement déposé dans un cercueil de chêne zingué (l’usage des trois cercueils de cyprès, de plomb et de chêne ayant été aboli par les récentes dispositions du pape François).
Le même prélat, chargé d’organiser le conclave et d’assurer en quelque sorte l’intérim avec le doyen du Sacré collège scelle alors le bureau et la chambre du pape défunt après avoir annulé en le rayant l’Anneau du pêcheur et le sceau de plomb qui servaient à authentifier les documents pontificaux.
Le cardinal camerlingue informe de la vacance le cardinal vicaire de Rome ainsi que le corps diplomatique et invite tous les cardinaux à se rendre dans la Ville éternelle. C’est à eux, en effet qu’est confié le gouvernement de l’Eglise, qui n’ont cependant aucune autorité pour accomplir les actes réservés au souverain pontife, se contentant d’expédier les affaires courantes ou plus urgentes.
La porte de bronze qui donne accès au Palais apostolique ferme l’un de ses deux vantaux en signe de deuil, les armoiries pontificales font place notamment sur les monnaies et les timbres émis à ce moment à l’ombrellino surmontant les deux clefs, symbole de la vacance papale.
La dépouille du pape défunt est transportée dans la basilique Saint-Pierre où elle est exposée à la vénération des fidèles dans le cercueil ouvert (et non plus sur un catafalque comme pour ses prédécesseurs) qui sera fermé la veille de l’inhumation qui doit avoir lieu entre le quatrième et le sixième jour après sa mort.
Le mercredi 27 avril 2022, en la solennité de la dédicace de la cathédrale de Toulon, Mgr Rey a installé le chanoine Michaël Nachez à la cathédrale Notre-Dame de la Seds.
Le mercredi 3 octobre 2018, en la fête de saint Cyprien, Mgr Rey a installé le chanoine Charles Mallard à la cathédrale Notre-Dame de la Seds.
Le mercredi 26 avril 2017, Mgr Rey a installé deux nouveaux chanoines honoraires qui ont reçu à cette occasion les insignes de leur nouvelle fonction dans la cathédrale Notre-Dame de la Seds.
Le 19 mars 2016, Mgr Rey a nommé cinq nouveaux chanoines, trois chanoines titulaires et deux honoraires, qui furent installés le 23 juin suivant dans la cathédrale Notre-Dame de la Seds.
Morale, histoire, théologie, spiritualité, les chanoines continuent d’apporter leur contribution à la vie du diocèse également par leur recherche et leurs travaux intellectuels.
On trouvera dans cette rubrique quelques références aux publications qui ont vu le jour ces dernières années, même si la liste n’est pas exhaustive.
Raymond Martin est le fils de Jean Martin et de son épouse Catherine († 1458). Ce Jean Martin, originaire du diocèse de Sisteron, licencié en droit à Aix en 1419, reçut en 1425 de Louis II l’office d’avocat et de procureur du roi près la cour des maîtres rationaux. En 1433, il acquiert la seigneurie de Puyloubier. Le roi René l’appelle le 12 janvier 1437 à la fonction de maître rational, qu’il cumula avec celle de juge-mage de Provence à partir du 5 février 1443. Enfin il accéda au poste de chancelier de Provence le 8 mars 1444, charge qu’il exerça pendant trente-et-un ans. Il meurt en 1475. Protecteur des augustines
de l’abbaye Sainte-Paule de Marseille, Jean Martin était affilié depuis le 10 janvier 1429, avec sa femme et ses enfants, au couvent franciscain de Sisteron. Il avait établi sa sépulture dans une chapelle de la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix, qu’il avait acquise le 13 février 1451 des héritiers de son constructeur, l’archevêque Raymond Filhol ; il l’agrandit et la dota d’un tombeau orné de statues représentant des saints et les membres de sa famille, dues au ciseau du sculpteur Audinet Stephani ; le tombeau d'abord déplacé fut ensuite saccagé en 1795, n’en subsistent que les statues de saint Martin et de saint Jacques, visibles au musée lapidaire de la cathédrale. Ce Jean Martin fit réaliser en 1466 un missel pour ladite chapelle de la cathédrale d'Aix, dit Missel des Ma
rtins, aujourdh'ui conservé à la Bibliothèque nationale, enrichi d'enluminures dues au célèbre Enguerrand Quarton.
Son fils Raymond, né vers 1410, est reçu bachelier en décret et obtient la stalle d’archidiacre de Fréjus dans les années 1440, il est également chanoine d’Aix quand son père, profitant de la bulle de Nicolas V qui, en 1447, accorde au roi René le droit de conférer une centaine de bénéfices en Provence et en Lorraine, lui obtient du prince deux autres canonicats, l’un à Marseille et l’autre à Riez, le décret porte la date du 1er avril 1448. Il céda sa stalle ou mourut assez tôt pour qu’en 1461, Bernard de Candie soit déjà mentionné comme archidiacre de Fréjus.
Gabriel naît le 18 avril 1765 à Draguignan, fils de Joseph Brun et de Françoise Bernard et reçoit le baptême le lendemain. Dès ses premières années, il sut allier à une grande vivacité de caractère, la régularité la plus édifiante, laissant chez ses camarades, de longues années plus tard, le souvenir de la piété et de la sagesse qui éclairaient déjà son enfance. Il semblait être destiné à l’état ecclésiastique et entra sans hésiter, après ses premières études, au grand séminaire de Fréjus. Il reçut l’ordination sacerdotale en 1789. Le jeune prêtre vit immédiatement fondre sur l’Eglise les persécutions qui contraignirent beaucoup de ses confrères à l’exil. L’abbé Brun, comme la quasi totalité des prêtres de Draguignan, prêta le serment et dut se rétracter assez vite, éclairé dit-on par l'aumônier de l'hospice, l'abbé Rouvier qui, traîné à Paris partagea sa captivité avec l'abbé Emery et fut sauvé par la chute de Robespierre. L'abbé Brun, sans quitter son pays exerça alors le ministère sacerdotal dans la clandestinité. Arrêté, il fut détenu un temps à Brignoles puis à Draguignan. Lorsque la liberté lui fut rendue, le courageux confesseur de la foi continua à prodiguer ses secours au plus grand nombre et fut même "chargé de la mission de Draguignan" par l'autorité légitime, comme en fait foi un acte de baptême célébré par lui en 1801. Au rétablissement du culte en France, le territoire du diocèse de Fréjus ayant été englobé dans le nouveau diocèse d’Aix, son archevêque, Mgr de Cicé, nomma l’abbé Brun vicaire dans sa ville natale de Draguignan. Lors du rétablissement du diocèse de Fréjus, Mgr de Richery lui confia la succession de l'abbé Cavalier à la cure du chef-lieu du département. L’abbé Brun recevait en même temps la responsabilité de tout l’arrondissement. Il y fit régner une heureuse harmonie entre les autorités religieuse et civile. En parfait accord avec son évêque, il donna comme lui le témoignage d’une attention toute particulière aux pauvres, multipliant les aumônes au point de ne rien laisser à sa mort. Mgr de Richery qui voulait le conserver sur sa paroisse le distingua tout naturellement comme chanoine honoraire dès 1825, soit deux ans à peine après le rétablissement du chapitre. Le chanoine Brun eut encore le souci de l’éducation de la jeunesse et s’employa à établir à Draguignan une maison de Frères des écoles chrétiennes, projet que les évènements de 1830 ne permirent pas de mener jusqu’au bout. Le vénérable curé de Draguignan s’éteint dans la ville où il avait vu le jour et à laquelle il avait consacré toute sa vie, le 22 octobre 1834.
Personnage de relief, que ce Boniface Pignoli, homme de la Renaissance cultivant des liens ambigus entre artistes et réformateurs...
De la même génération que l’évêque Leone Orsini nommé en 1525 évêque de Fréjus à l’âge de douze ans, Boniface devint son secrétaire vers 1533. On peut supposer qu’il était né vers 1510. De Rome, Boniface accompagne son maître quand celui-ci vient parfaire sa formation à Padoue vers 1538. C’est à cette époque qu’il sert d’intermédiaire entre l’évêque et le sulfureux littérateur Niccolò Franco (1515-1570) qui, à Venise, est en pleine rupture avec l’Arétin dont il avait été le secrétaire. Par le biais d’Orsini, Franco avait obtenu une association avec l’éditeur Antonio Gardane : en 1538 il dédie au jeune évêque de Fréjus son œuvre polémique Pistole vulgari et la même année, sa satire Petrarchista à son secrétaire, « il magnifico Messer Bonifatio Pignoli ». Il lui adresse également pas moins de cinq lettres parmi celles qui seront publiées sous le titre Lettere di Niccolò Franco, scritte à Prencipi, Signori, & ad altri Personaggi, e suoi Amici. Elles nous donnent peu d’informations sur leur destinataire sinon que Boniface Pignoli résidait encore à Rome en 1535, tout en se disant français, ce à quoi il pouvait prétendre : « si può dir Francese da dovero, poi che stando in Roma, fà l’amor con Marsiglia ».
Etait-ce le début de sa relation avec la Provence ? On notera cependant que ce nom y est déjà familier : un Hugues Pignoli, de Fréjus, qualifié de "peritus vir" et sa femme Guillemette Espitalier vendent une maison en 1442 à Guillaume Gaybier, de Roquebrune ; un Raymond Pignoli, notaire à Fréjus, apparaît plusieurs fois dans le cartulaire de l'évêché entre la fin du XVème et le début du XVIème siècle ; on connaît aussi la famille aixoise qui ne donnera pas moins de trois consuls à la ville : Bernard Pignoli en 1399, Henri Pignoli en 1568 et l’honorable Louis Pignoli « le vieux », premier consul qui se dévoua au moment de la peste de 1580 au point de succomber à son tour ; un Pierre, exact contemporain de Boniface, époux de Catherine de Bompar, est encore conseiller du roi et receveur général de Provence.
Toujours selon les assertions de Franco, Boniface Pignoli est encore jeune en 1538 malgré la barbe « de chaume » qui vient à peine de lui garnir les joues et alors qu’une sérieuse affection qui le retient au lit l’a fait blanchir avant l’âge et que les soins des médecins l’ont rendu vieux dans sa jeunesse. En 1542, Boniface Pignoli est de nouveau à Rome auprès de son évêque et c’est quand celui-ci s’apprête enfin à rejoindre son diocèse en 1545, qu’il nomme son secrétaire Boniface Pignoli vicaire général de Fréjus et lui octroie une stalle au chapitre cathédral (à noter que dès 1542 Boniface Pignoli convoite déjà la stalle détenue depuis 1529 par Alexis Mathey sous prétexte qu'il n'est que clerc tonsuré) . Mais Pignoli avait déjà obtenu sur le diocèse une prébende de chanoine de Lorgues en 1537, le prieuré du Revest en 1541, celui de la Motte en 1542, le vicariat de Ramatuelle en 1544 qu’il cumulera bientôt avec celui du Muy en 1560.
A peine arrivé en Provence, il doit prendre la mesure de la détresse matérielle et morale du diocèse : alors que la peste sévissait et que le Parlement, ayant du quitter Aix s’était réfugié à Pertuis, ses membres prirent le 13 août 1546, à la requête du procureur du roi, un arrêté visant à enrayer « les hérésies de la secte vaudoise et luthérienne » introduites en plusieurs paroisses de Provence. Les prélats furent ainsi tenus de mettre sur pied sous quinzaine une procédure d’enquête systématique. Sommé de s’exécuter, le vicaire général Boniface Pignoli entreprit probablement sans enthousiasme sa tournée le 29 septembre de cette année. Elle allait révéler au « commissaire par la souveraine cour de Parlement », flanqué du notaire fréjussien Marc Dolle, l’affaissement général de la discipline ecclésiastique dans les quarante paroisses et autres prieurés ruraux qu’il parcourra (à l’exception notable de Barjols, Carcès et Lorgues à cause de la « suspection de la peste »). Effectivement, d’abord orientée vers la détection des germes d’hérésie, l’enquête s’appliquera aussi à recenser et réformer les mœurs souvent dissolues d’un clergé resté très rustique. Achevée le 20 mai 1547, elle se soldera par quelques sanctions et certainement pour ses acteurs, par une grande lassitude.
La frontière n’est pas si nette alors entre catholiques et huguenots et celui qui était chargé de les traquer entre lui-même dans l’intimité de certaines familles tentées par le protestantisme : ainsi voit-on le chanoine Pignoli, vicaire général, porter comme parrain sur les fonts baptismaux de Fréjus, le 9 juillet 1554, Françoise, fille d'Anne Barbossy et de Cosme de Candolle qui sera reçu citoyen de Genève vingt ans plus tard, alors que son frère Bernardin, chanoine de Forcalquier, y a déjà émigré depuis 1552, année de son premier mariage ! Françoise, la filleule de messire Pignoli, mourra elle aussi à Genève en 1586.
Pendant la longue vacance du siège qui suivit la mort de Leone Orsini en mai 1564 jusqu’à la préconisation en janvier 1566 de son successeur, Bertrand de Romans, Boniface Pignoli assista le vicaire général d’Aix chargé du gouvernement du diocèse, avec le prévôt Jean Foulques et le chanoine Pierre Bonnaud. En avril 1567 il participe encore à la nouvelle transaction sur les droits féodaux de l'évêque, entre Bertrand de Romans, le chapitre et la communauté de Fréjus. Mais il meurt cette même année puisque sa stalle fréjussienne est attribuée par provision pontificale à Laurent de Bausset et deviendra l'objet d'une compétition avec François de la Valade qui l'obtint du chapitre. Un dénommé Christophe Billon, d’Aix est qualifié à cette époque de « cohéritier de Boniface Pignolly, vivant, chanoine de Fréjus ».
Raymond d’Agoult est chanoine de Fréjus sous le pontificat de Jean XXII, et le restera au moins jusqu’en 1351.
La famille d’Agoult est une des plus anciennes familles de la noblesse provençale ; elle prend ce nom dès le début du XIe siècle et régnera sur le pays d’Apt et de Sault durant tout le Moyen Âge. D’elle sont issus plusieurs évêques et chanoines d’Apt, un archevêque d’Aix à la fin du XIVème siècle, huit grands sénéchaux de Provence entre 1272 et 1385. La branche souche donna naissance au XIIIème siècle à la maison de Pontevès.
Notre Raymond d'Agoult serait né vers 1290, fils de Foulques II de Pontevès, dit d'Agoult, et de Felipa de Porcellet ; deux de ses soeurs, Douceline et Mabile étant moniales. Le 1er novembre 1317, il n'est détenteur que d'une expectative sur le chapitre de Fréjus quand il hérite de la stalle de chanoine de Digne laissée vacante par la promotion d'Elzéar de Glandevès au siège de Toulon.