Antoine Arnaud (1827-1920)
Antoine-Auguste Arnaud naît le 17 janvier 1827 sur la commune des Arcs, au couple du cordonnier Jean Arnaud et de son épouse Thérèse Raybaud. Le jeune enfant entre au Petit séminaire de Brignoles puis passe au Grand séminaire de Fréjus où se révèle déjà une volonté affirmée au service de la connaissance et du service de Dieu. Mgr Wicart convainc de rester à la disposition du diocèse le jeune lévite tenté par la vocation monastique et lui fait entrevoir une chaire d’Ecriture sainte dans son séminaire. Il est ainsi ordonné sous-diacre le 17 mai 1848, diacre puis prêtre le 15 mars 1851. Mais après avoir reçu les ordres, l’abbé Arnaud est affecté d’abord au petit séminaire de Brignoles. Il emploie ses loisirs à scruter la Bible et à la traduire et la commenter. Dans ses ouvrages scripturaires on notera sa Concordance des quatre évangiles ; mais il publia aussi des Plans d’instructions pour retraites pastorales et divers opuscules de piété dont une Vie de Ste Roseline. Le Grand séminaire ayant été confié aux Oblats de Marie Immaculée, la perspective d’une chaire au séminaire s’éloigna. Il se mit malgré tout avec générosité au service de son évêque pour le ministère paroissial et fut successivement vicaire à Saint-Tropez (le 10 novembre 1857) et à Brignoles (le 8 novembre 1861). Il fut ensuite nommé recteur de la Plaine-Reynier, succursale de la Seyne (le 1er décembre 1867) puis de La Crau (1er octobre 1870). Nommé enfin curé-doyen d’Ollioules, le 19 juillet 1875, il y demeura 25 ans et donna toute la mesure de son zèle combattif, qui eut à se déployer face à un anticléricalisme croissant. C’est là que lui arriva la nouvelle de sa promotion comme chanoine honoraire le 29 juin 1878, et qu’il fêta son jubilé sacerdotal. Le 11 avril 1883, par le cardinal Pitra, il fait transmettre à Léon XIII les volumes qu'il vient de publier sous le titre La Sainte Bible, traduction française, qui lui vaut un bref d'encouragement daté du 20 juillet. La même année, sortait la deuxième édition de son Petit Mois des âmes du Purgatoire, véritable traité sur le Purgatoire. Dans le contexte de la guerre religieuse menée par le pouvoir, le chanoine Arnaud s'illustra à plusieurs reprises notamment en 1879 lors d'une mission, puis en 1893 où il s'oppose aux sonneries du 14 juillet et où il encourage même ses vicaires, les abbés Jouve et Tholozan à rallier son opposition au gouvernement ; il fait alors l'objet d'une surveillance inquiète de la part des autorités civiles. Le chanoine Arnaud pensait bien finir ses jours à Ollioules et il y avait déjà fait construire un tombeau, quand on le demanda comme supérieur du Grand séminaire de Fréjus afin d’y reconstituer un corps professoral en remplacement des Oblats que les lois contre les religieux venaient de frapper de plein fouet. A partir du 1er octobre 1901, il se donna avec cœur à cette nouvelle mission qui lui correspondait si bien mais qui arrivait un peu tard, puisqu’il avait atteint les 75 ans. Il reçut alors le titre de vicaire général honoraire et devint chanoine titulaire. En rappelant ses antécédents, le Préfet d'alors conclut tout de même à l'agrément de cette promotion. Enfin, le chanoine Arnaud proposa de se retirer aux Arcs en 1907, où il vécut encore treize ans, se préparant saintement au rendez-vous avec son Seigneur qui eut lieu aux Arcs le 9 février 1920. Les funérailles y furent célébrées le 11 et l’évêque donna lui-même l’absoute, entouré de nombreux prêtres venus rendre hommage à un prêtre exemplaire et exigeant, appliqué à la passion du devoir.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.

Mgr Prosper Berthet, chanoine d'honneur
Contrairement à ses principes, l’administration des Cultes le désigne pour prendre la direction de son diocèse d’origine le 24 avril 1889, espérant ainsi offrir au siège de Gap qui avait vu passer trop d’évêques en peu d’années une certaine stabilité dans la direction épiscopale. Mgr Berthet est préconisé le 27 mai suivant et sacré le 1er août par le cardinal Guilbert dans une cathédrale encore en chantier et qu’il aura la joie de consacrer en 1895. Il restera 25 ans sur ce siège. C’est sous son épiscopat que Notre-Dame du Laus obtient le statut de basilique mineure (bref pontifical de mars 1892), et c’est lui qui dépose en 1897 en cour de Rome le procès des vertus de Benoîte Rencurel. Orateur éminent et écrivain talentueux, Mgr Berthet accorde une grande importance à la formation de son clergé et de ses diocésains. Il leur laisse plusieurs recueils de mandements et de lettres pastorales, remarquables par leur style et leur cohérence. La réputation de ses allocutions dépasse largement les frontières du diocèse, comme en témoignent ses interventions lors de grandes manifestations : oraison funèbre du cardinal Bernadou à Sens le 15 décembre 1891 ; discours de rentrée des facultés catholiques de Lyon le 15 novembre 1893 ; sermon du sacre de Mgr Dizien, évêque d’Amiens, à Sens le 8 septembre 1896 ; sermon pour le centenaire de Pie VI à Valence, le 8 août 1899. L’enseignement demeure au cœur de ses préoccupations. En 1904, il crée l’association de l’enseignement libre des Hautes-Alpes, puis l’œuvre des séminaires. Mgr Berthet affronta courageusement les difficultés liées à la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Après le vote de la loi de séparation, il rétablit grand et petit séminaires qui avaient dû être évacués en 1906, installant provisoirement les élèves du petit séminaire à Serres dont il avait été curé. En 1913, il pose la première pierre du petit séminaire Saint-Louis de Charance qui sera inauguré après la guerre. Il s’occupe également de mettre en place le denier du culte pour subvenir aux besoins de ses prêtres. La mort le surprend en pleine activité. Moralement affecté par l’entrée en guerre de la France, il succombe brutalement le 25 octobre 1914 à une grippe contractée alors qu’il visitait des soldats blessés à l’hôpital de Gap. Mgr Berthet avait été fait chanoine d'honneur de Fréjus par Mgr Mignot en 1896.
Il est ordonné sous-diacre le 7 mars 1868 puis prêtre par Mgr Jordany le 19 septembre 1868. il poursuit son enseignement au petit séminaire de Brignoles de 1868 à 1870, puis pour des raisons de santé, regagne sa famille à Lorgues pour un temps de repos qui le mène de 1870 à 1872. Cette année, il rejoint le petit séminaire de Grasse où il reste d'octobre 1872 à 1874. Le 17 octobre de cette année, il devenait curé de la vallée de Sauvebonne près de Hyères où il fit construire la coquette chapelle Saint-Isidore. Il est ensuite nommé vicaire à Saint-Louis, à Toulon, en septembre 1886. Avec quatre années de retard dues au changement d'administration consécutive à l'arrivée de Mgr Mignot, l'intelligent et actif abbé Roubaud, quoique modeste, est nommé curé de Bandol le 21 juillet 1890. Le 15 octobre 1894 il devient aumônier des soeurs de l’Espérance à Hyères, dans cet établissement important qui accueillait des hivernants de toute provenance et assurait des soins aux malades de la ville. Il fallut bientôt repartir pour remplacer un curé que la mort venait de terrasser et c’est ainsi qu’il redevint curé à la paroisse toulonnaise de Saint-Cyprien, le 1er mars 1905. Il s’y dépensa sans réserve, notamment durant la guerre qui le priva des collaborateurs dont il avait besoin. Il fonda un centre religieux au quartier Saint-Georges et couronna son ministère comme il l’avait commencé, en érigeant une chapelle, qui fut à l’origine de l’actuelle paroisse Saint-Georges. Il avait été fait chanoine honoraire le 10 septembre 1911. Miné par la maladie et admirablement soutenu par ses vicaires, il marcha saintement vers la mort, qui l’atteint le 8 décembre 1922.
François-Alexandre Maillet naît à Bourges le 12 janvier 1854. Il est ordonné prêtre le 29 juin 1877 et arriva dans le diocèse de Fréjus avec Mgr Oury (évêque de Fréjus et Toulon de 1886 à 1890) dont il fut le secrétaire particulier. Il se livra aussi à la prédication et fut nommé chanoine honoraire de Fréjus en juin 1890 (avec le chanoine Marius Jauffret). Le chanoine Maillet suit ensuite Mgr Oury à Dijon qui le nomme vicaire général de son diocèse bourguignon. Il est nommé évêque de Saint-Claude le 22 mars 1898 et sacré le 29 juin par Mgr Oury qui devait être nommé à Alger huit jours plus tard. C’est Mgr Maillet qui accourt à Marseille au décès de son protecteur et ami en 1921, pour régler ses funérailles à Dijon. Mgr Maillet décède le 1er novembre 1925 à Saint-Claude. Il était assistant au trône pontifical, comte romain, honoré du sacré pallium.
Jean-Baptiste Adrien Llosa nait le 4 juillet 1884 à Draguignan, fils de Louis Llosa, confiseur, et d'Elisa Barbaroux. Jean-Baptiste est ordonné prêtre à Draguignan le 22 septembre 1907. Agrégé au clergé de la cathédrale, l'abbé Llosa est chapelain de Saint-Aygulf en 1921. Il est esnuite professeur au séminaire de la Castille et promu chanoine honoraire en 1928. Le chanoine Llosa se voit confier la cure de Notre-Dame de la Seds, à Toulon de 1936 à 1938. Lorsqu’il reçoit sa nomination d’évêque d’Ajaccio le 14 septembre 1938, Monseigneur Llosa devient chanoine d'honneur. Le nouvel évêque est sacré le 9 novembre en la cathédrale de Toulon par Monseigneur Simeone, évêque de Fréjus et Toulon, et par NN.SS. Jorcin et Rodié. Assistant au trône pontifical le 27 avril 1956, Monseigneur Llosa participe au concile Vatican II. Anticipant de trois ans l'obligation de démissionner à 75 ans pour les évêques portée en 1966 par le pape Paul VI, il se démet de son siège la même année pour recevoir le titre d'évêque titulaire de Taborenta le 26 juillet 1966, qu'il résignera le 18 février 1971 pour ne garder que celui d'évêque émérite d'Ajaccio. Il meurt en Corse, à Santa-Maria-di-Lota le 12 mars 1975 et est inhumé en la cathédrale d’Ajaccio le 15 mars 1975.