Nicolas Brancaccio (ca 1335-1412)
Niccolò Brancaccio (alias Nicolas de Brancas) nait à Naples vers 1335. Il est le troisième fils d’un noble napolitain, Marino Brancaccio (lui-même fils de Francesco et de Roberta Brancaccio Embriaco) et de son épouse Giacoma d’Aversa. Il est reçu docteur in utroque iure et commence une carrière ecclésiastique. D’abord chanoine de la cathédrale de sa ville natale, et abbé séculier de Santa Maria di Piedigrotta, il devient chapelain pontifical honoraire et auditeur de Rote. Après avoir effectué quelques nonciatures au service d’Urbain V, il est nommé le 12 avril 1367 archevêque de Bari puis de Cosenza le 13 janvier 1377. Conseiller de la reine Jeanne de Naples, il effectue pour elle plusieurs missions, et finalement auprès du nouveau pape Urbain VI pour trancher la question de son couronnement. Bartolomeo Prignano, de son nom de baptême, ami et parent de Niccolò, lui devait de lui avoir succédé sur le siège de Bari avant d’accéder au trône pontifical. Mais lié à la reine Jeanne, Niccolò rejoint très vite avec elle le parti de Clément VII, pape désigné par le Sacré Collège en opposition à Urbain VI dont l’élection est prétendue entachée de nullité. Dans cette obédience il reçoit la fonction de Régent de la Chancellerie apostolique. Il avait été par ailleurs excommunié et dégradé par Urbain VI le 9 novembre 1378. De son côté, l’antipape Clément VII le crée cardinal prêtre (aujourd’hui considéré comme « pseudo-cardinal ») au consistoire du 18 décembre 1378 ; il reçoit le chapeau le 24 février 1379 avec le titre de Sainte-Marie-au-Trastevere. En 1379, il devient chanoine de la primatiale de Lyon et s’installe à la cour d’Avignon. En avril 1388 il est promu au rang de cardinal évêque d’Albano puis remplit les fonctions de Vice-chancelier de la Sainte Eglise Romaine à partir de 1391. Il participe au conclave qui suit la mort de Clément VII et lui donne comme successeur l’antipape Benoît XIII. Celui qu’on appelle en France Nicolas de Brancas reçoit la fonction de maréchal le jour même de l’élection pontificale, 28 septembre 1394. Après avoir travaillé avec sincérité à la réduction du schisme au service de Benoît XIII, mais déçu de son refus obstiné de trouver une autre solution que son seul maintien, Nicolas de Brancas abandonna un temps l’obédience avignonnaise en août 1398 pour la rejoindre de nouveau peu de temps après, et la quittera définitivement en 1408, ce qui lui vaudra d’être déposé de ses titres par le pape avignonnais le 21 octobre de la même année. Il assiste en 1409 au concile de Pise qui tente de trouver un compromis entre les deux obédiences et finit par en engendrer une troisième. Désormais partisan de l’obédience pisane, qui lui reconnaît sa dignité cardinalice, Nicolas de Brancas participe à l’élection de l’antipape Alexandre V puis de son successeur Jean XXIII, qui l’enverra comme légat à Naples. Privé de ses revenus antérieurs, il doit se constituer de nouvelles prébendes : archidiacre de Narbonne, chanoine d’Aix, il obtient de Gilles Lejeune qui s’est fait confirmer son titre d’évêque de Fréjus au concile de Pise, la prévôté de Barjols et une stalle au chapitre de la cathédrale de Fréjus. Au retour de sa légation de Naples, il meurt à Florence le 29 juin 1412. On l’enterre dans le chœur de l’église florentine de Santa Maria Novella et non pas dans le somptueux monument qu’il s’était fait construire dans l’église Saint-André d’Avignon.
Sa famille avait compté et comptera encore d’autres (vrais) cardinaux : Landolfo Brancaccio en 1294, Rinaldo Brancaccio en 1384, Ludovico Bonito en 1408, Tommaso Brancaccio en 1411 (pseudo-cardinal de Jean XXIII), Francesco-Maria Brancaccio en 1633 et Stefano Brancaccio en 1681.