Antoine Gaytté (1834-1910)
Antoine Gaytté naquit à Auribeau (06) le 9 février 1834, fils de Joseph, tailleur d’habits, et de Thérèse Demoure. Alerté par sa piété et sa précoce sagesse, son curé obtint qu’après sa première communion, il soit envoyé au petit-séminaire de Grasse. Sa santé précaire orientera son ministère de façon presque exclusive vers les aumôneries. A l’issue de ses études cléricales, il fut ordonné prêtre le 18 juin 1859, immédiatement nommé vicaire au Cannet-des-Maures mais quinze jours plus tard, aumônier de l’orphelinat de l’île Saint-Honorat où s’étaient installés les Frères agriculteurs. Il y resta un an, exerçant en même temps la fonction de curé pour les deux îles. De là il passa à l’aumônerie de l’Hospice d’Hyères. Trois ans plus tard, il dut faire une saison aux Eaux-Bonnes (Pyrénées Atlantiques) ; il y rencontra une famille qu’il suivit comme précepteur à Lisbonne et à Madère, durant cinq années. Il revint dans le diocèse en octobre 1868 au moment où M. Barnieu, le curé d’Hyères, cherchait un aumônier pour la nouvelle communauté de Sainte-Clotilde, l’abbé Gaytté y fut donc nommé et y demeura trente-deux ans, directeur éclairé des religieuses et des élèves, dont les compétences pratiques le rendirent également indispensable à la communauté. Lorsque Marie Bailly (Mère Marie Saint-Vincent-de-Paul), Supérieure d’Hyères, accéda au poste de Supérieure Générale, elle l’attira à Paris comme conseiller ; il la seconda efficacement, en particulier à Rome pour obtenir l’approbation des Constitutions. Il exerça une influence notable sur la vie spirituelle de cette Congrégation. Doué d’un jugement très droit, discret jusqu’au scrupule, plein de bonté patiente et douce, en même temps que de distinction naturelle, il ne lui réservait pas la totalité de son ministère : d’autres communautés en bénéficièrent comme les Sœurs de Saint-Thomas de Villeneuve à Hyères, de Marie Auxiliatrice à Paris, de la Visitation à Nice, etc.
Il sera installé chanoine honoraire en 1889. Ne pouvant plus assurer son ministère, il se retira à Nice auprès d’une parente, supérieure du pensionnat Sainte-Marthe. Mais quand Mgr Arnaud lui offrit une stalle de chanoine titulaire en 1902 (nomination d'abord refusée parce qu'il n'avait pas de services paroissiaux, et enfin agréée sur l'insistance de l'évêque, par décret présidentiel du 28 août 1902), il vint se fixer à Fréjus où l’entoura la paternelle confiance du pontife et l’estime de ses confrères ainsi que de la population fréjusienne. Il fut nommé secrétaire du chapitre le 17 novembre 1903, fonction qu’il céda en 1909 au chanoine Benoît, en devenant pénitencier en remplacement du chanoine Verlaque. Il meurt à Fréjus le 2 février 1910.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
