Jean Dubois (1838-1908)
Jean Baptiste Dubois naît le 24 avril 1838 à Saint-Denis-du-Maine (département de Mayenne), fils du maréchal-ferrant François Dubois et d’Aimée Raison, son épouse. A trente ans - tardivement pour l’époque - il est ordonné prêtre, le 6 juin 1868 pour le diocèse de Soissons, alors que toute sa famille est enracinée dans le Maine. Peut-être peut-on en trouver la raison dans le passage de l’abbé Jean Dours (de 1842 à 1850) puis de son frère Hippolyte (de 1850 à 1859) comme proviseurs au lycée de Laval, siège épiscopal pour lequel le premier fut indiqué avant d’être finalement sacré évêque de Soissons en 1864 ? L’abbé Dubois est pendant quelques mois affecté comme vicaire à la paroisse de Neuilly-Saint-Front avant d’être nommé curé de Sommelans, le 1er août 1868. Le jeune prêtre n’y reste qu’un an puisqu’il est transféré dès l’année suivante à Vauxrezis, le 10 juin 1869. Le 26 octobre 1881, on lui confie finalement la cure de Presles-et-Boves. Malgré un parcours modeste dans de petites communes de l’Aisne, l’abbé Dubois dont la personnalité était marquée par un caractère de bonté et de dignité qui le recommandait à l’amitié de ses confrères avait été remarqué par le vicaire général du diocèse, Eudoxe Mignot. Une fois devenu évêque de Fréjus, celui-ci lui accorda le camail de chanoine honoraire de Fréjus en novembre 1892 : il fut installé à l’office capitulaire du matin le vendredi 10 mars 1893. En mai 1899, l'évêque de Soissons le nomme "promoteur du doyenné de Braine", tout en lui laissant sa charge curiale. En 1907, âgé de soixante-huit ans, il se retire près de son village natal, à Chéméré-le-Roi, mais revient mourir l’année suivante dans la maison de la Providence, à Laon dont il est nommé aumônier en août 1908. Le chanoine Dubois s’y éteint brutalement le 27 décembre 1908 et reçoit sa sépulture le jeudi suivant dans le cimetière de son ancienne paroisse de Presles-et-Boves.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
