Augustin Pourrière (1886-1966)
Léon-Augustin Pourrière naît le 28 juin 1886 à Esparron, fils de Timothée-Joseph Pourrière, cultivateur, et d’Elisabeth-Marie Dauphin. Séminariste, le jeune homme s’engage volontairement (alors que le tirage au sort est de règle) pour accomplir son service militaire le 4 novembre 1904, d’où il revient le 23 septembre 1905 avec un certificat de bonne conduite. Ayant omis de prouver qu’il poursuivait ses études ecclésiastiques au séminaire de Fréjus, il est rappelé sous les drapeaux durant le premier trimestre 1907. Monseigneur Guillibert l’ordonne prêtre en 1910. Selon l’usage, le jeune lévite est envoyé immédiatement comme curé dans une petite paroisse du Haut-Var : le 10 novembre 1910, l’abbé Pourrière est nommé au service de la paroisse du Bourguet. Un an après, le 20 novembre 1911, il est muté à Vinon, puis comme vicaire à Cuers le 7 août 1913. C’est là que le surprend la guerre de 1914 où il se distinguera comme le rapporte son carnet militaire : « sous-officier d’un courage et d’une bravoure admirable, s’est particulièrement distingué à l’attaque du 23 juillet 1918 en entraînant brillamment ses hommes à l’assaut des lignes ennemies ». Au retour, on le retrouve à Toulon, d’abord dans la nouvelle paroisse Saint-Antoine de Padoue, au nord de la ville en 1921, puis au Mourillon en 1925. Le 15 juin 1929, l’abbé Pourrière est nommé curé de Saint-Mandrier. En 1944 il sera nommé curé doyen d’Aups, fonction qui est la sienne quand Monseigneur Gaudel, à l’occasion de son jubilé sacerdotal, décide de lui conférer le camail de chanoine honoraire. Il est installé le jeudi 18 juin 1953 avec les chanoines Latil, Vuillemin, Journoud et Laurent. L’âge de la retraite ayant sonné, le chanoine Pourrière se retire en 1960 dans son village natal d’Esparron. En 1961, il est honoré du titre de « Mestre d’obro dou Félibrige », au cours de la fête annuelle de Santo Estello, à Béziers. Rares en effet furent les paroisses qui n’avaient pas entendu son verbe chaud, pétillant d’esprit, chanter dans la pure langue de Mistral, les gloires de la Très Sainte Vierge et des saints provençaux. Il meurt le 19 juin 1966, à Esparron où il est enterré.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
