François Lusson (1844-1930)
François Lusson naît le 6 juin 1844 dans la Sarthe, à Bailleul, fils de l’instituteur François Lusson et de son épouse Marie Collet. C’est dans le cadre du diocèse du Mans, qu’il se forme à la vie sacerdotale et reçoit le sous-diaconat le 14 avril 1870, puis la prêtrise le 10 août 1871. En 1886, un de ses anciens condisciples, de deux ans son aîné, devient évêque de Fréjus et Toulon, il s’agit de Mgr Frédéric Oury. Le nouvel évêque avait fait prendre possession de son siège par procureur le 5 septembre, mais avant même de faire son entrée à Fréjus le 16, avait élevé son ami, l’abbé Lusson, au rang de chanoine honoraire de sa cathédrale : celui-ci fut installé le mardi 14 septembre, à l’office capitulaire du matin. Le chanoine Lusson, qui portait aussi le titre de missionnaire apostolique, ne tarda pas à venir s’établir dans le diocèse auprès de l’évêque qui se l’était attaché et reçut la nomination d’aumônier de l’institution Sainte-Clotilde à Hyères en 1889. Dès le 1er janvier 1890, il devenait « vicaire pro-curé » de Saint-Tropez mais quittait le diocèse la même année puisqu’en juin, Mgr Oury était transféré à Dijon… L’ami fidèle qui l’avait suivi en Bourgogne fut récompensé, cette fois, par une stalle de chanoine titulaire de la cathédrale Saint-Bénigne. Après avoir été archevêque d’Alger, Mgr Oury choisit la banlieue de Dijon comme dernière retraite. C’est là que demeura encore le chanoine Lusson qui lui survécut neuf ans puisqu’il mourut dans la cité des ducs de Bourgogne le 30 juillet 1930.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
