Fernand Chateminoy (1882-1971)
Celui qu’on nommera plus tard le chanoine Fernand-Marie Chateminoy naquit sous le nom de Marie-Godefroy le 20 avril 1882 à Saint-Saturnin-lès-Apt, fils d’Alfred Chateminoy, propriétaire. En 1881, son père avait épousé à Vidauban (où son jeune frère Louis-Célestin s’était lui-même marié l’année précédente) une Lorguaise, Augustine-Antoinette-Honorine Duranton. La famille s’étant établie à Hyères, c’est pour le diocèse de Fréjus que le jeune homme entra au séminaire et fut ordonné prêtre le 22 septembre 1906. Il fut affecté d'abord comme surveillant au petit séminaire de Brignoles, puis deux ans après nommé vicaire au Luc où il resta dix-huit mois avant de poursuivre des études à Rome où il fut reçu en 1910 docteur en droit canonique à l’université de l’Apollinaire. De nouveau dans le diocèse, il exerça pendant douze ans comme vicaire à la paroisse Saint-Louis de Toulon et autant d'années à la paroise voisine de Sainte-Marie. Ce temps fut douloureusement affecté par la première guerre mondiale pour laquelle l'abbé Chateminoy fut mobilisé en août 1914 ; il se distingua alors pour son dévouement et son esprit de sacrifice, se portant volontairement comme aumônier à tous les points exposés, ce qui lui valut la croix de guerre 14-18. Libéré en mars 1919, il poursuivit son ministère marqué par un engagement actif auprès des jeunes : c'est lui qui, en accord avec le Père Sevin, fonda la première troupe scoute de Toulon et qui, avec la collaboration de l'abbé Sagia, fonda le Patronage de Montéty. En 1934, il fut nommé curé de Cuers où il ne resta qu'un an an puisque le 16 octobre 1935, il devenait curé-doyen de La Seyne. En 1938, il est distingué comme chanoine honoraire de Fréjus. Quand éclate la seconde guerre mondiale, engagé comme aumônier divisionnaire de la 30° D. I. A, il a été l'objet d'une citation à l'ordre de la division : « Après avoir servi avec le plus grand dévouement comme aumônier de régiment au cours de la guerre 1914-1918, a repris du service à 58 ans comme aumônier divisionnaire. Parcourant sans cesse les premières lignes, a puissamment contribué à développer et à entretenir le moral de la troupe s'est toujours trouvé avec les éléments avancés lors des coups de main ou des embuscades dangereuses. A dû être évacué à la suite d'un accident (fracture de la jambe) sans doute imputable à la fatigue excessive résultant de ses séjours prolongés aux avant-postes. » Là encore, il mérita la croix de guerre 39-40 et fut promu chevalier de la Légion d'honneur à titre militaire. De retour dans sa paroisse, il ne quitta jamais son poste, même au plus fort des bombardements et s'engagea personnellement beaucoup dans la Résistance. Proche des paroissiens, homme de caractère qui s’efforçait d’être doux, agréable, bon vivant et très solide physiquement, il réussit même à établir après la guerre des relations correctes avec la municipalité communiste, presque amicales. Il se retira à Toulon pour raisons de santé, en juillet 1956 après 21 ans de présence à la Seyne. Le chanoine Chateminoy meurt à Toulon le 4 octobre 1971. Ses obsèques furent célébrées à la cathédrale et il fut inhumé au cimetière central de Toulon.