Joseph-Marius Thaneron (1792-1854)
Joseph-Marius Thaneron est né à Cotignac le 7 septembre 1792, fils d’Etienne Thaneron et de Louise-Pauline Feraud. Le lendemain, fête de la Nativité de Notre-Dame, il est baptisé dans l’église paroissiale par le curé Audibert. Il est ordonné prêtre le 26 mars 1819 pour le diocèse d’Aix qui englobait encore l’ancien diocèse de Fréjus. Curé d'Aups en 1823, il est nommé l'année suivante curé de Saint-Tropez. En 1830 l'abbé Thaneron est promu chanoine honoraire de Fréjus. En 1834, il devient curé de Draguignan mais dès l’année suivante reçoit la chaire d’éloquence sacrée à l’université d’Aix. Il y fera le reste de sa carrière : le chanoine Thaneron est reçu docteur en théologie le 8 décembre 1836 et devient doyen de la faculté de théologie d’Aix le 18 octobre 1837 tout en conservant encore son cours d’éloquence. Il est fait chanoine honoraire du chapitre métropolitain de Saint-Sauveur une dizaine d’années plus tard. Messire Thaneron assiste son évêque Mgr Darcimoles au concile provincial d'Aix en septembre 1850, qui rétablit la liturgie romaine. Il s'éteint en son domicile aixois le 27 mars 1854. A sa mort, c’est son frère, François-Etienne Thaneron, propriétaire à Saint-Tropez, qui est constitué légataire universel :
le chanoine léguait à l'église de son baptême « Une Vierge en bois et une chasuble » et à sa domestique, divers effets mobiliers. Plus précieux et tirés de sa collection personnelle d’œuvres d’art, la Galerie Canesso, de Paris fera l’acquisition près de 150 ans plus tard de deux panneaux dus au talent de Polydore de Caravage représentant les allégories de l’astronomie et de la philosophie, parfois identifiées à Zoroastre et à Platon. On doit au chanoine Thaneron une biographie de Mgr Guitton, évêque de Poitiers; on retient également que ses rapports annuels sur les travaux de la faculté de théologie sont remarquablement bien écrits; on cite encore parmi les opuscules qu'il a publiés une Notice sur la très vénérée image de Notre-Dame des sept Douleurs dans la chapelle de la Miséricorde d'Aix.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
