Mgr Guillaume-Marie-Joseph Labouré (1841-1906), chanoine d'honneur
Guislain-Joseph Labouré naît le 27 octobre 1841 à Achiet-le-Petit (diocèse d’Arras). Il fait ses études au Petit-séminaire d’Arras de 1854 à 1861 puis au séminaire Saint-Sulpice, à Paris, de 1861 à 1864, où il est le condisciple d'Eudoxe-Irénée Mignot. Il est ordonné prêtre pour le diocèse d’Arras le 23 septembre 1865. Professeur puis directeur d'études et enfin, de 1872 à 1882, supérieur du Petit séminaire du diocèse, il est fait chanoine d'Arras et devient vicaire général de Mgr Meignan, au contact duquel il acquiert des conceptions de conciliation avec la République. Il est nommé évêque du Mans le 27 mars 1885 et sacré dans la cathédrale de Luçon le 31 mai suivant. A ce titre, il est le co-consécrateur de Mgr Oury, jusque-là prêtre du diocèse du Mans, qui lui donnera le titre de chanoine d’honneur de Fréjus en 1889. Il assure dans son diocèse de vigoureuses visites pastorales, rétablit les missions paroissiales et les conférences ecclésiastiques. Après avoir refusé le siège d'Arras en 1891, Mgr Labouré accepte d'être promu archevêque de Rennes le 15 juin 1893. Léon XIII le crée cardinal-prêtre du titre de Santa-Maria Nuova le 19 avril 1897. Il participe au conclave de 1903 qui élit saint Pie X. Assurant que le christianisme est une "religion de paix dans la charité", il mène une politique d'apaisement en un temps d'opposition de plus en plus marquée entre la République et l'Eglise. Lors des inventaires de 1906, il préconise de laisser les portes des églises ouvertes, s'attirant de vives critiques de la part de la droite locale. Il meurt à Rennes le 21 avril 1906, à la suite de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat qui l’avait beaucoup affecté et dont il avait été l’un des négociateurs dans ses prémices.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
