Edouard Chirac (1809-1874)
Antoine-Joseph-Edouard-Augustin nait à Marseille le 20 janvier 1809, fils d'Auguste (Barnabé-Augustin-Lazare) Chirac (1770-1840) et de Marie-Madeleine Bonnefoy (1776-1843). Son père, négociant, lui-même fils de commerçant marseillais né à Broquiès en Aveyron, était devenu secrétaire du conseil de préfecture et avait été élu en 1800 membre de l’Académie des sciences, lettres et arts de Marseille. Edouard a un frère aîné, Joseph, qui donnera naissance à Auguste Chirac (1838-1903) fameux auteur et journaliste qui évoluera vers le socialisme anarchiste. Elève du saint abbé Jean Joseph Allemand, Edouard s'oriente vers le sacerdoce qui lui est conféré le 6 avril 1833. Après avoir été professeur au Petit Séminaire de sa ville natale, il y exerça successivement les fonctions de vicaire à Notre-Dame du Mont-Carmel, à Saint-Vincent-de-Paul et à Saint-Ferréol. C'est avec peine que Monseigneur de Mazenod lui permit de quitter le territoire du diocèse pour consacrer ses soins à l'éducation des fils du marquis de Barthélémy, digne représentant de la Provence qui en qualité de pair de France soutenait presque seul dans la Chambre haute les principes de la religion. L'abbé Chirac, tout en assumant cette responsabilité, rendait des services dans les diocèses de Chartres et de Versailles en se livrant à la prédication. Le curé parisien de la paroisse Saint-Louis-d'Antin se l'attacha pour assurer le catéchisme de persévérance des jeunes gens. Son service étant achevé auprès des enfants du marquis de Barthélémy, l'évêque de Marseille crut pouvoir le retrouver en lui offrant la cure de Saint-Charles qu'il déclina. De son côté, pour le retenir, l'archevêque de Paris le nomma second vicaire à la paroisse Saint-Augustin qu'il administra presque seul aux plus mauvais jours de la Commune. L'abbé Chirac devint ensuite premier vicaire de la paroisse Saint-Louis d’Antin ; il est appelé en novembre 1871 à prendre la tête de celle de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, à la suite de l’assassinat de son curé, l’abbé Emile-Victor Bécourt, otage de la Commune, abattu et mort saintement le 27 mai 1871. Le chanoine Chirac eut à peine le temps de restaurer les ruines matérielles de l’église pillée et vandalisée : après dix-sept mois de ministère curial, il meurt, à l’âge de 65 ans, le 25 mars 1874, emporté par une fièvre muqueuse. Avec sa figure ouverte, son regard vif, ses cheveux frisés, il était un ecclésiastique courtois, instruit et distingué, très aimé des pauvres qui savaient parfois abuser de sa bonté. Il était chanoine de Paris, de Chartres, de Versailles et de Fréjus, dignité accordée par Mgr Michel dès 1841.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
