Henri-Amédée Groulier (1863-1941)
Henri-Amédée Groulier naquit à Lorgues le 8 avril 1863, de Jean-Ruff Groulier, maréchal-ferrant, et de Marie Anne Boyer. Sous l’influence de l’excellent clergé de cette ville et en particulier de M. Clapier, sa vocation fut facilement discernée. Les derniers obstacles furent surmontés au cours des études théologiques au Grand-Séminaire de Fréjus. Il fut ordonné prêtre le 11 juillet 1886. En novembre 1887, il est nommé curé de Bargème puis vicaire de Flayosc en 1891, de Salernes en 1894, curé de Châteaudouble en 1897, du Lavandou en 1900 qu’il a édifié pendant trente ans. En 1925, Mgr Guillibert lui donna les insignes de doyen honoraire. Enfin, en 1932, après deux ans passés à la cure de Carcès, il était nommé chanoine titulaire. Sa piété trouvait son aliment dans la fréquentation de l’Imitation de Jésus-Christ et des auteurs ascétiques. A l’école de saint François de Sales, il avait appris ce qu’est une piété aimable et la véritable charité, doublée de la douceur et de l’humilité, faisait le charme de ses relations avec tous. A Fréjus, Mgr Simeone lui prouva sa haute estime en lui confiant la direction de sa conscience. La maladie vint encore épurer cette belle âme, il l’accepta comme une amie envoyée par Dieu. Il célébra une dernière fois la messe le vendredi 17 janvier 1941 et prit des dispositions pour recevoir le lendemain les derniers sacrements, mais la mort vint le surprendre au matin du 18 janvier, à Fréjus, alors que le prêtre allait se rendre à son chevet.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
