Frédéric-Henri Oury (1842-1921)

Frédéric-Henri Oury avait été évêque de Fréjus de 1886 à 1890 (cf notices biographiques des évêques). Il fut transféré le 3 juin 1890 au siège de Dijon et, la même année, fait chanoine d’honneur de Fréjus. De Dijon, il fut élevé à la dignité d’archevêque d’Alger, le 28 novembre 1898. Arrivé dans ce diocèse contre l'avis du clergé local qui avait manœuvré depuis le décès de Mgr Dusserre en 1897 pour obtenir la nomination de Mgr Combes, déjà archevêque de Carthage et Primat d'Afrique, Mgr Oury y rencontra de nombreuses difficultés. Son attitude conciliante envers la République française, à l’instar de celle de Léon XIII, y était mal perçue. Après deux lettres envoyées au pape en 1901 et en septembre 1905 par lesquelles il exprimait son désir d'être relevé de sa charge, il patientera par devoir (un fait nouveau était intervenu : la loi de séparation de l’Eglise et de l'Etat, le 5 décembre 1905) et ne se démettra « pour raison de santé » que le 15 décembre 1907, à 65 ans pour devenir archevêque titulaire de Ptolemaïs de Thébaïde. Mgr Oury ne s'était en fait jamais plu à Alger. Il se retira dans un premier temps dans la Sarthe, au village de Conflans-sur-Anille, et, dans les années 1910, près de Dijon. Mais c’est à Marseille qu’il meurt le 6 février 1921 à l’âge de 78 ans, dans la famille de l’ancien doyen du chapitre de Fréjus, précisément chez son neveu, Henri Durand, frère de l’évêque d’Oran, où il avait coutume de passer quelques semaines durant l’hiver. Ses funérailles solennelles furent présidées par Mgr Fabre, évêque de Marseille, entouré de NN. SS. Guillibert, évêque de Fréjus, et Maillet, évêque de Saint-Claude, qui avait été son vicaire général à Dijon. Il fut inhumé à Dijon.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
