Léon Valatx (1851-1934)
Léon-Félix-Marie naît à Saint-Martin-du-Taur, hameau de la commune de Montans, aux portes de Gaillac (Tarn), le 17
novembre 1851, huitième enfant au foyer de Bernard-Justin Valatx, agriculteur, et de Marie-Rose-Emilie Batigne. Il entre chez les Dominicains et reçoit le sous-diaconat à Fréjus en 1873 et le sacerdoce à Saint-Maximin le 25 juillet 1875, des mains de Mgr O'Caroll, dominicain, coadjuteur de Port-d'Espagne. Bien qu'assigné au couvent de Marseille en 1883, le Père Valatx fit fonction de vicaire à Saint-Maximin pendant la Grande Guerre. Au terme, son âme d’apôtre lui valut d’en être choisi naturellement comme curé-doyen, le 1er novembre 1919 ; depuis le Révolution, la charge de la paroisse avait été confiée aux prêtres séculiers, c'était donc la première fois depuis plus d'un siècle qu'elle revenait aux religieux qui faisaient en même temps leur retour au couvent à la faveur de la pacification qui suivit la guerre, faisant oublier l'expulsion d'avril 1903. Le Père Vincent (son nom de religieux) Valatx donnait l’impression d’un calme inébranlable et d’une piété à toute épreuve. Il accueillit deux communautés de religieuses dominicaines de Monteils, les unes comme infirmières à l'hospice, les autres à la direction de l'école libre paroissiale où elles restèrent jusqu'en 1970. En 1927, il publia un ouvrage intitulé La basilique de Saint-Maximin-La Sainte-Baume (imprimerie Ste Jeanne d’Arc, Toulon). Le curé-doyen, devenu chanoine honoraire le 9 mars 1924, mourut, entouré de la reconnaissance de tous, le 19 juillet 1934, à la veille des festivités de sainte Marie-Madeleine. Ayant tenu à recevoir les derniers sacrements des mains de ses vicaires entourés des enfants de choeur de la paroisse, il fut ensuite exposé dans la basilique en habit dominicain où ses paroissiens, qui l'avaient toujours connu en soutane, eurent de la peine à le reconnaître.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
