Fortuné-Louis-Casimir Broquier (1853-1933)
Fortuné-Louis-Casimir Broquier naît à Gonfaron le 19 janvier 1853. Après de brillantes études secondaires, il entra au Grand Séminaire et fut ordonné prêtre. D’abord aumônier des Sœurs de Sainte-Marthe, à Cuers (1888-1892), il est nommé vicaire à Salernes, puis à Saint-Louis, de Toulon. Quelque peu timide et scrupuleux, il était accessible et extrêmement doux de caractère, avec une finesse d’esprit et une habileté de parole, jamais banale, qui l’y firent apprécier. En 1896, on lui confia la grosse paroisse du Muy, et très vite (1901) celle, plus importante encore, d’Aups où il succédait à des curés de grande notoriété. C’est là que l’orage de la Séparation vint atteindre sa nature émotive. Il demanda à se retirer à Cuers dans une retraite prématurée mais laborieuse tout de même : il y reçut la charge de réviser les Conférences diocésaines annuelles où ses qualités de théologien sûr, doté d’une plume distinguée purent donner leur mesure. Il lui fut demandé, en outre, d’être défenseur du lien dans les causes matrimoniales traitées par l’Officialité diocésaine. Il assurait encore l’aumônerie des Sœurs de l’Espérance, à Toulon. Sur la fin surtout sous l’hermine de chanoine qu’il reçut en 1927, il donnait parfois l’idée d’un égaré au XXème siècle : tout respirait en lui le parfum de l’antique Eglise de France. Inquiet à l’approche de la mort, il s’y prépara saintement cependant, et s’éteint à Toulon le 11 décembre 1933. Il fut inhumé à Gonfaron. Un dossier de candidature à l'épiscopat avait été ouvert in illo tempore à son sujet.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
