Jean d’Ortigue (1429-1482)

Jean d’Ortigue était avignonnais. Il naît en 1429, de Pierre Ortigue. Il a pour frère Antoine, envoyé par la ville d’Avignon en ambassade auprès du pape Nicolas V en 1448, qui sera député de la cité papale en 1467, puis viguier en 1470, et pour sœur, Louise, épouse de Jean de Matharon (ca 1440-1495), seigneur de Salignac, premier président de la Cour des Aides et Finance de Provence en 1487, homme politique éminent qui travailla aux côtés du roi René puis des rois de France (cf la notice sur le chanoine Guigues Matharon).
Jean, bachelier dans les deux droits, est comblé de faveurs par le pape Nicolas V qui lui confère, le 17 juin 1447, un canonicat à Aix et un autre à Fréjus, en lui réservant les premières prébendes vacantes, alors qu’il a tout juste dix-huit ans ! Il est encore fait camérier du pape trois mois plus tard, puis, par une bulle du 6 mars 1453, gratifié par Nicolas V de la prévôté d’Apt. Il est nommé évêque d’Apt le 18 mars 1467 par le pape Paul II, mais conserve néanmoins son canonicat d’Aix. Il meurt en 1482.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
