Baptiste-Esprit Laure (1824-1899)
Né à Flassans, le 6 juin 1824, de Joseph Michel Laure, boucher, et de Marie Fleurie Verdillon, Jean-Baptiste-Esprit Laure fut ordonné sous-diacre le 19 décembre 1846, puis prêtre le 23 septembre 1848. Le jeune abbé fut immédiatement affecté comme professeur au Petit Séminaire de Brignoles, puis nommé vicaire dans cette même ville le 17 août 1854. En 1860, il est dénoncé pour des "propos déplacés" en chaire relatifs à la question romaine. A partir du 7 octobre 1861, il devient directeur du Petit séminaire. Le 22 octobre 1863, l'abbé Laure rejoint Toulon pour prendre la fonction de vicaire à la cathédrale Sainte-Marie. Il fut enfin appelé par Mgr Jordany à la cure de Cotignac le 24 juillet 1873, devenue vacante par le départ du chanoine Trigance. « Lorsque j’étais en route pour me rendre à mon nouveau poste, dès la première apparition du mont Verdaille, je saluais N.-D. de Grâces et lui promis de faire tous mes efforts pour l’augmentation et la propagation de son culte », écrit-il alors. Durant 27 années d’un labeur assidu il y travailla avec efficacité. Dix ans plus tard, en 1883 il est de nouveau la cible des autorités civiles en raison de son opposition à la loi scolaire dans le conflit au sujet des manuels imposés, ce qui lui vaut une suspension de traitement, mais exactement six mois plus tard, le 7 octobre 1883, il fut honoré du camail de chanoine honoraire par Mgr Terris et installé le dimanche 28 octobre après avoir fait profession de foi et officia solennellement à la grand messe puis l'après-midi, aux vêpres. En 1886 il publia une Histoire de Notre-Dame de Grâces. Des travaux furent effectués, des pèlerinages régionaux s’organisèrent et sa promesse fut largement tenue. Après sept mois de maladie, il mourut paisiblement à Cotignac au matin du mercredi 2 août 1899.


Encore une fois, les pronostics du monde, y compris de l’IA sont passés largement à côté : c’est donc un outsider ou presque qui a été annoncé au soir du 8 mai à la loggia de la basilique Saint-Pierre. Et pourtant, il suffisait de prendre la liste protocolaire des cardinaux, suivre depuis le haut de la première table la série des visages des cardinaux-évêques pour rencontrer assez vite celui du cardinal Prévost : le cardinal Parolin, puis le cardinal Filoni tous deux n’ayant jamais exercé aucune fonction épiscopale au service d’un diocèse, ce qui semble un préalable pour exercer la mission pastorale de l’Eglise universelle ; venait ensuite le cardinal Tagle, grand favori certes mais probablement jugé trop proche du défunt pape ; enfin le cardinal Prévost qui, malgré son identité nord-américaine, réunissait plus d’un atout, celui d’un pasteur, d’un missionnaire, d’un homme de curie, de cultures diverses par son ascendance et son ancrage : américaine, péruvienne, française, italienne, espagnole, etc., de l’expérience et de la modération.
