La façade de la cathédrale de Fréjus
Le clocher carré des XII-XIIIèmes siècles surmonté d’un étage polygonal du XVIème siècle et de quatre clochetons restitués en 1986 surplombe de ses tuiles vernissées une entrée discrète qui n’ouvre pas sur le pignon occidental mais donne modestement accès au passage conduisant, entre le baptistère et l’église, au cloître des chanoines. Il abrite quatre cloches dont une fut donnée par le futur pape Jean XXII, en 1303, et baptisée Saint-Léonce. Elle est la plus volumineuse et, après une refonte en 1770, elle a pu parvenir jusqu’à nous. Une autre, datée de 1445 « MCCCCXXXXIIIII », est suspendue dans le petit campanile qui est accroché au clocher ; il s’agit peut-être de la « spitalière », l’ancienne cloche du chapitre, avec un texte honorant la Vierge Marie « Ave Maria gratia plena Dominus tecum » et décorée de deux Vierges à l’Enfant et d’un saint Léonce, elle a un diamètre de 0,63m.
A droite du portail, le cadran solaire de 1781, récemment restauré (remise en place courant 2012) porte cette inscription : « Res sacras cleri Themidis Martisque labores & patrios coetus lumen & umbra regit. » (ombre et lumière règlent les offices du clergé, le travail de Thémis (justice) et de Mars (armes) ainsi que les assemblées des anciens).
A gauche, l'octogone du baptistère du Ve siècle tel qu’il apparaît après sa dernière grande restauration à partir de 1924 par l’architecte Jules Formigé.
Le portail de la cathédrale, sous une fenêtre à meneaux d’une des salles du chapitre, porte les traces d’une restauration d’époque Renaissance. L’arc en accolade décoré de feuilles de choux est une reprise récente, seul demeure d’origine, le linteau finement sculpté et qui livre son âge : « 1er avril 1530 ».
Les vantaux de la porte en noyer, habituellement cachés par des panneaux de protection datent de la même époque et constituent un des trésors les plus originaux de l’édifice. Les panneaux supérieurs illustrent des scènes de la vie de la Vierge (mariage, Annonciation, Nativité, Assomption) encadrées des représentations de saint Pierre et de saint Paul ; les panneaux inférieurs présentent quatre bustes avec tout un décor de vases, candélabres, pilastres, frises végétales, trophées d’armes et autres motifs caractéristiques du langage ornemental de la Renaissance.
En entrant dans l’édifice, une volée de marches conduit, sous une forte voûte en plein cintre au niveau de l’église. En face, au delà de la grille apparaît le cloître des chanoines, du XIIIème siècle : espace de circulation pour ces prêtres qui, sous l’autorité d’un doyen ou prévôt, assistent l’évêque dans le service de la prière et du gouvernement du diocèse et qui, sans mener une vie commune à l’instar des moines, exercent ensemble leurs fonctions à l’ombre de la cathédrale qui les réunit plusieurs fois par jour pour le chant de l’office. Le cloître de Fréjus offre une collection étonnante de panneaux de bois peints des XIV-XVèmes siècles. Sa visite (payante) est possible à partir de l’entrée située rue Fleury.