Jean Joseph Audibert (1730-1806)
Jean Joseph Audibert naît à Draguignan le 24 juin 1730, fils de Joseph Audibert, receveur des droits sur les huiles et savons, et de Catherine Maunier, où il est baptisé le même jour. Il entre au chapitre de Draguignan et y occupe la fonction de capiscol et détient encore le prieuré de Saint-Vincent de Trans. D’abord official de l’évêché de Fréjus, il est nommé un des curés de Fréjus de 1775 à 1785, et bientôt vicaire général de Mgr de Bausset, pressenti pour une stalle au chapitre cathédral dès le 23 janvier 1786. Il n’y accèdera qu’à la suite de la résignation de Messire Jules Léonce Coste fin 1789, étant ainsi le dernier chanoine accueilli sous l’Ancien Régime. Il en prend possession le 29 décembre 1789, soit deux mois à peine après le vote de la loi sur la nationalisation des biens du clergé... Auparavant il aura participé le 27 mars 1789 à l’assemblée des trois Etats de la sénéchaussée de Draguignan. Il avait été à la veille de la Révolution le dernier supérieur du Grand séminaire. Dans ces circonstances, son attitude sera très décevante pour le prélat qu’il était censé épauler : il prêta le serment d’adhésion à la Constitution civile du clergé et engagea même son évêque à faire de même dans un mémoire qu’il lui envoya pour justifier sa conduite. Il cessa cependant de lui-même ses fonctions de grand vicaire dès le 1er janvier 1791 et fut remplacé à la tête du séminaire par des créatures de l’usurpateur Rigouard. Ce n’est que plus tard que l’abbé Audibert comprit son erreur et se rétracta. Pour expier ce qu’il considéra désormais comme une faute d’une extrême gravité, il fit le choix de coucher des années en pénitence sur des sarments. On le voit le 22 mars 1795 avec les abbés Escalon, Brun et Raynoard, tous liés de censure et accompagnés de quelques laïcs recueillir ce qui restait des reliques de saint Hermentaire profanées et sommairement enfouies auprès de sa chapelle pour les ramener sans cérémonie à l’église paroissiale de Draguignan. Réintégré, il finit sa vie comme aumônier de l’hôpital de Draguignan où il mourut le 19 avril 1806. C’est pour n’avoir pas à l’y faire figurer néanmoins que Mgr de Richery refusera plus tard de mettre en place la galerie des supérieurs au Grand séminaire, jugeant son exemple pernicieux.