Victor Gamerre (1861-1937)
Victor-Ernest Gamerre naît à Brignoles le 28 septembre 1861, fils de Jean-Louis-Augustin Gamerre et de Lucie Revertégat. L’enfant est confié au Petit séminaire Saint-Charles et poursuit ses études ecclésiastiques au Grand séminaire de Fréjus. L’abbé Gamerre est ordonné prêtre à Fréjus le 24 juin 1885 par Mgr Theuret, évêque de Monaco, Mgr Terris venant de décéder. Selon l’usage, le jeune prêtre est envoyé immédiatement comme recteur dans une minuscule paroisse, en l’occurrence celle des Mujouls (Alpes-Maritimes) qui compte 150 habitants. Il retrouve très vite Brignoles où il est employé comme surveillant au Petit séminaire, avant d’être nommé vicaire à la Cadière, puis à La Crau dont il devient ensuite curé. Il s'engage résolument dans le débat politique tendu de l'époque, au grand émoi des autorités qui dénoncent en 1890 un "ecclésiastique qui s'est occupé ouvertement de politique pendant la dernière période électorale et a fait une propagande active en faveur du candidat réactionnaire." En 1897, il fait l'objet de plaintes pour ses attaques contre l'enseignement laïque et la Préfecture désire qu'il soit déplacé. Mais c'est bien toujours à La Crau que l'abbé Gamerre vit la séparation de l’Eglise et de l’Etat et accueille Mgr Guillibert le 1er juin 1908 pour une première visite pastorale. Une autre, le 14 avril 1911 sera l’occasion de délimiter les nouveaux contours de la paroisse après l’érection de la commune de Carqueirane. Le curé de La Crau, très actif et doté d’un sens pratique restaure l’ermitage du Fenouillet et mène sa paroisse avec un très vif esprit de charité. Sachant qu’il n’est pas porté aux choses spéculatives et abstraites, on lui confie aussi la gestion de la Caisse de secours du clergé. C’est en 1913 qu’il est promu chanoine honoraire en 1913. Mgr Guillibert qui l’apprécie l’appelle à Fréjus comme chanoine titulaire en 1915, mais l’abbé ne peut se résoudre à garder la résidence dans la cité épiscopale. Il reprendra donc du service comme aumônier des Petites Sœurs des pauvres à Toulon puis comme suppléant pendant sa maladie du chanoine Hippolyte Roudier, curé de Saint-Maximin : le chanoine Gamerre assume ainsi la fonction de doyen coadjuteur de Saint-Maximin. Il meurt à La Crau le 8 novembre 1937, à 76 ans.