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Jean-Pierre Margier (1933-2011)Jean pierre Margier r

Jean-Pierre Marie Léonard Benoît Margier-Aubert naît le 9 janvier 1933 à Aubagne. Il est ordonné prêtre le 16 avril 1961 en l’église Saint-Michel de Marseille, au titre de la Mission de France. Il est affecté comme prêtre ouvrier à La Seyne en 1964, d’abord embauché par les cars Etoile puis très vite recruté comme tuyauteur aux Chantiers Navals. Parallèlement, il assure le service pastoral comme vicaire à la paroisse Saint-Jean-Baptiste à la cité Berthe. Il y resta toute sa vie, même après sa retraite prise sur place en 1994. Dans cette ville marquée par la présence des Chantiers Navals et profondément meurtrie par leur disparition, Jean-Pierre Margier se voit comme tant d’autres mis en cessation d’activité en 1986. Il fonde alors l’Association seynoise pour l’insertion, afin d'accompagner les chômeurs et travailler à l’emploi et à la formation. Il lance l’association Gaspar qui anime le Carnaval, devient président départemental de la Confédération nationale du logement, partage les angoisses et les révoltes d’une population à laquelle il restera toujours fidèle, lui apportant la puissante et discrète espérance qui vient de l’Evangile.

« Je vis à Berthe, écrivait-il, à la manière de Jésus à Nazareth. On demeure Nazaréen par un amour lucide qui sait pourquoi il reste là. Nazareth, c’est le temps de l’être avec, c’est le temps de l’ordinaire de Dieu parmi les Hommes, le temps de l’apprivoisement ; comme le dit Irénée : « Dieu se fit homme pour s’habituer à vivre avec nous ». L’esprit nazaréen m’incite à renouveler mon engagement auprès de cette population seynoise qui m’est devenue chère : Garder la fidélité aux idéaux de la solidarité humaine reçue dans la dure réalité ouvrière, poursuivre l’accompagnement attentionné des locataires et le compagnonnage des chômeurs et des précaires »

« Il faut beaucoup de chaleur pour tordre ou souder un tuyau ; cette chaleur m’a été requise pour rentrer aux Chantiers. La chaleur d’un chalumeau oxyacétylénique, baguette de la soudure électrique, arc de la torche à l’Argon est un art que l’on acquiert peu à peu avec toujours le métal d’apport homogène ; créer un bain de métal en fusion à la température adaptée pour faire progresser la soudure sur la forme cylindrique d’un tuyau même « en position » sont autant de gestes coordonnés et de réglages qui nécessitent un bon apprentissage. Désormais pour moi la chaleur et le métal d’apport restent l’image même de l’effort évangélique : pour révéler le feu de l’Amour de Dieu aux hommes, il faut la chaleur de mon cœur et l’apport de mon humanité ; pour révéler l’Amour à l’humain, il faut de l’humain ; cette humanité doit être la plus homogène possible avec les hommes qui m’entourent sinon ça ne soude plus, ça colle et si ça colle, ça casse. Cette chaleur-là nous est donnée dans le ministère sacerdotal et le métal d’apport c’est notre vie humaine à donner. C’est ainsi en tout cas que je vis au milieu de la population de La Seyne.»

Il meurt le 14 février 2011 à Ollioules. Il avait été honoré du titre de chanoine honoraire en 2005.