Emile Pierra (1881-1942)
Emile-Antonin Pierra naît à Charlieu, le 19 mai 1881, fils de Victor-André-Paul Pierra et de Christine-Mathilde Béraud, dans une famille de notables établis à Saint-Nizier-sous-Charlieu. Doué, l’enfant est envoyé faire ses études secondaires dans la prestigieuse institution lyonnaise des Chartreux. Il y rafle systématiquement chaque année tous les prix. A 18 ans, baccalauréat en poche, il s’oriente vers l’armée. Au sortir de l’Ecole polytechnique, il commence une carrière militaire qui allait être des plus brillantes. La Grande guerre lui permettra bientôt de déployer sa volonté de servir. Aviateur sur sa demande en 1915, il ne tarde pas d’acquérir ses grades successifs dans l’armée : officier au 34ème régiment d’aviation, il mène cinq campagnes de manière glorieuse. Alors qu’il avait déjà été décoré de la croix de chevalier de la Légion d’honneur le 11 juillet 1913, il est élevé à la dignité d’officier le 28 décembre 1927. Mais dès 1918, l’appel de Dieu le conduit à un choix plus radical. D’abord attiré par l’idéal monastique qui le conduit même à tenter une expérience à l’abbaye d’Hautecombe à la fin des années 1920, le lieutenant-colonel Pierra choisira finalement d’allier ses deux vocations en s’orientant vers le ministère séculier et l’aumônerie militaire. Il gagne alors Paris pour suivre sa formation cléricale à l’Institut catholique. Le cardinal Verdier lui confère le sous-diaconat en l’église Saint-Sulpice le 22 décembre 1931, puis le Samedi saint 26 mars 1932, Mgr Baudrillart l’ordonne prêtre dans la chapelle des Carmes. Le lendemain, au matin de Pâques, dans la même chapelle, il célébrait sa première messe. S’étant porté disponible pour l’aumônerie des Forces armées, le prêtre devenu colonel est nommé aumônier du bateau-école Jeanne d’Arc, en juillet 1933. Il deviendra ensuite vicaire général pour la Marine. C’est dans ces fonctions qu’il fut amené à entrer en contact avec le diocèse de Fréjus et Toulon. En 1937, Monseigneur Simeone le nomme chanoine honoraire de sa cathédrale. Atteint par la limite d’âge, il quitta sa fonction de vicaire général mais non pas son service, puisqu’il resta aumônier de la première région aérienne. Le 30 novembre 1941, lors de la messe de la Journée Légionnaire, il cite cette devise du général Huntziger : « Plus est en nous », qui pourrait illustrer parfaitement son propre parcours humain et spirituel. C’est dans un banal accident de voiture, qu’il meurt à Aix-en-Provence le 23 février 1942. Après une cérémonie solennelle à la cathédrale Saint-Sauveur le 26 février, présidée par l’archevêque Monseigneur du Bois de la Villerabel, et où lui fut rendu l’hommage des autorités politiques et militaires, son corps fut conduit dans sa ville natale de Charlieu, où une messe célébrée dans l’église Saint-Philibert sous les voûtes de laquelle il avait voulu dire une de ses premières messes, précéda son inhumation au cimetière le dimanche 1er mars 1942.