Barthélémy Gaytté (1646-1715)
Barthélémy Gaytté naît à Seillans le 22 septembre 1646 au foyer du marchand Esprit Gaytté (1606-1666) et d’Honorade Arnoulx. Il était le huitième enfant, après Louis né en 1630, un autre Louis né en 1632, Jacques né le 11 février 1634, Jeanne née en 1636, Esperite née en 1639, Léger né en 1641, Madeleine née en 1644 ; après lui naîtront encore Christophe en 1650 et Isabelle en 1651. Barthélémy suivra les traces de son frère Jacques, entré dans les ordres et comme lui promu docteur de Sorbonne. Cet aîné finira prévôt du chapitre de Luçon et mourra en 1689 ; l’année précédente il avait publié à Paris un traité remarqué sur l’usure (Tractatus de usura et foenore). Après avoir obtenu un canonicat à Chartres, Barthélémy revint dans le diocèse de Fréjus à la sollicitation de Monseigneur de Fleury qui en fit son grand vicaire (il est attesté avec cette qualité au moins depuis 1705). Devenu chanoine de sa cathédrale, il y assuma la charge de théologal à la mort de messire Charles Bonin, en 1709. En 1713, le poste est déjà occupé par Antoine Merle, Barthélémy Gaytté ayant probablement résigné sa stalle puisque quand il meurt à Seillans le 14 juillet 1715, il n’est signalé que comme docteur de Sorbonne et prieur de Tourtour. Messire Barthélémy Gaytté "se trouvant atteint d’infirmité corporelle et dans son âge avancé considérant donc que le dernier moment de la vie s’approche de jour à autre" avait déposé son testament chez Maître Coste à Fréjus le 30 décembre 1710, instituant comme légataire universel son confrère et ami le prévôt Charles Léonce Antelmi ; il y disposait qu'on l'enterre dans la tombe des chanoines de la cathédrale ou dans l'église du lieu où il viendrait à mourir. Outre le drap cordeillat qui devait être donné aux treize pauvres qui devaient l'accompagner "ainsi qu'il se pratique ordinairement", le théologal avait prévu 50 messes des morts à dire par les prêtres de la cathédrale, 20 par les Minimes, 20 par le clergé de Seillans, 200 livres à céder à l'hôpital de Fréjus, 50 aux pauvres de Tourtour dont il était prieur, 50 à ceux de Montferrat. Mort finalement dans son village natal, c'est là qu'il fut inhumé dans l’église paroissiale de Seillans. Parlant des deux frères Gaytté, Girardin commente : « voilà bien des prêtres excellents sortis de Seillans, et qui apprennent aux autres l’emploi qu’ils doivent faire de leurs revenus, l’amour des sciences, de la piété et de la patrie. »