Jules Guiraud (1849-1923)
Antoine Jules Fortuné Guiraud nait à Plaissan (Hérault), le 19 novembre 1849, dans une famille de viticulteurs, fils de Louis Grégoire Guiraud, propriétaire, et de Jeanne Phillipine Canaguier. Le curé de son village, l’abbé Vailhé lui donna les rudiments de latin avant qu’il ne soit envoyé au petit séminaire de Montpellier. Il poursuivit au grand séminaire ses études qu’il acheva à 22 ans, sans avoir l’âge requis pour l’ordination. On l’envoya donc au petit séminaire de Marseille où lui fut confiée une classe de 5ème. Il en profita pour passer son baccalauréat en juillet 1873 à Aix. Mgr Lecourtier, évêque de Montpellier, l’ordonna prêtre le 7 juin 1873 et le nomma vicaire à la paroisse Saint-Jean de Pézenas à partir du 1er novembre. Il y fut le premier collaborateur intelligent et zélé du doyen Fabre. Son ministère riche et fructueux dans cette paroisse (notamment auprès d’un cercle de 200 ouvriers, qu’il accompagnait) ne l’empêcha pas d’obtenir, en parallèle, son baccalauréat de droit canonique. Malheureusement l’excès de travail lui avait procuré un décollement de rétine et, après avoir passé ses examens, il alla à Paris consulter un oculiste qui prescrivit une ponction qui fut fatale à sa vue. Il dut se retirer alors, le 23 mai 1879. Ce qui sembla dans un premier temps mettre un point d’arrêt définitif à son ministère lui ouvrit une nouvelle voie : après que le prieur des Carmes de Montpellier ait fait appel à lui pour prêcher le mois de Marie, il se consacra désormais exclusivement à la prédication en qualité de missionnaire apostolique ; il sillonnera les paroisses de son diocèse et de toute la France, sollicité par les évêques, les curés, les congrégations religieuses. Par trois fois l’abbé Guiraud sera même appelé au-delà de la Méditerranée : Alger, Oran, Staouéli. Le 20 septembre 1895 il est élevé au rang de chanoine honoraire de la cathédrale de Montpellier. Dans le cadre de ses pérégrinations, il vint trois fois prêcher la retraite sacerdotale de Fréjus : en 1898, 1901 et 1904. C’est à l’issue de cette dernière, donnée au grand séminaire de Fréjus du lundi 3 au vendredi 7 octobre 1904, que sous les acclamations unanimes de tous les prêtres présents, il fut nommé chanoine honoraire de Fréjus par Mgr Arnaud, pour le récompenser du bien qu’il avait fait aux prêtres de son diocèse au cours de ces trois retraites pastorales prêchées par lui avec un incontestable talent et un succès toujours grandissant : « l’assistance avait été subjuguée par son esprit apostolique et son grand talent littéraire, sa voix vibrante et le feu de son action, par sa parole forte, substantielle, imagée, originale et vécue ». Au retour d’un carême prêché à Riols, le chanoine Guiraud dut s’aliter et mourut pieusement le 18 avril 1923 à Béziers. Il fut inhumé dans la tombe familiale de Plaissan. On lui doit plusieurs publications : A travers trente ans d'apostolat 1881-1911 (1911), Le Credo d'un missionnaire aveugle. Foi et Patriotisme 1881-1882 (1922).