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Guigues MatharonBlason des Matharon

 

La famille Matharon (Matheron, Mataron) se réclamait d’ancienne chevalerie, attestée à Avignon depuis le XIIème siècle. Sans qu’on puisse en suivre l’évolution, et pour cause, elle aurait essaimé à Digne puis à Aix. Guigues Matharon, cité comme chanoine de Fréjus en 1477 est qualifié d’aixois et donc lié à la branche illustrée par le notaire Michel Matharon (1410-1468) devenu secrétaire rational et archivaire à la cour des Comptes de Provence et auquel le roi René qui se dit son ami attribue la seigneurie de Peynier en 1463. De son mariage avec Anne de Boutaric, Michel Matharon aura plusieurs enfants dont le célèbre Jean Matharon (ca 1440-1495) que le roi René appellera son bon compère et qui fut reconnu comme un des plus grands hommes d’état de son siècle.

Guigues, possible fils de Michel, avait été reçu maître ès arts et possédait une licence en droit canon. Promu protonotaire apostolique, il était encore prieur de Saint-Sauveur de Mimet depuis 1476. A la suite de Guillaume d'Ortigue, il fut encore prévôt de la cathédrale d'Apt (jusqu'à ce qu'il s'en déssaisisse en 1518 au profit de son neveu Augier), et grand vicaire de Jean Lebigre, évêque de Toulon, (cité en 1489 et 1494) : c'est lui qui administrait le diocèse en son absence.

En octobre 1477 Guigues est témoin avec deux autres membres du chapitre de Fréjus de l’acte par lequel l’évêque Urbain Fieschi lève les censures dont il avait frappé le clergé et particulièrement les chanoines, c’est Jean Matharon que le roi René envoie l’année suivante à Fréjus pour y rétablir ses armes effacées des lieux publics par ordre de l’évêque, et saisir le temporel de l’évêché. Il est à noter que ce Jean Matharon avait épousé Louise d’Ortigue dont le frère, Jean (1429-1482) avait lui-même été chanoine de Fréjus jusqu’à son élévation au siège épiscopal d’Apt en 1467 (même s’il obtint alors de garder sa stalle au chapitre d’Aix). Médaille représentant Jean Matharon rSi ce n’est pas de Jean d’Ortigue que Guigues Matharon avait obtenu son canonicat, il le devait peut-être directement à Jean Matharon qui pouvait être son frère ou du moins un proche parent et dont la brillante carrière auprès du roi René puis de ses successeurs lui avait octroyé bien des pouvoirs : c’est ainsi que Jean Matharon s’était vu conférer par Sixte IV en 1474 le privilège de créer même des notaires apostoliques. Jean Matharon, sieur de Salignac, Peynier et Entrepierres, dont le buste mérita de figurer sur le piédestal de la statue du comte en haut du cours Mirabeau d’Aix-en-Provence, fut chambellan du roi René et maître des requêtes en 1468, maître rational en 1470, ambassadeur auprès du duc de Milan, du pape Sixte IV et de Florence, juge et conservateur des monnaies de Provence. Après sa disgrâce au temps de Louis XI dont il avait pris le parti opposé, il retrouvera auprès d’Anne de Beaujeu et de Charles VIII des postes de confiance : conseiller d’Etat, grand président de la chambre des comptes de Provence et Cour des Aides en 1489 ; redevenu ambassadeur à Rome en 1494, il y mourut l’année suivante, empoisonné, dit-on, par les Florentins qui le redoutaient, et inhumé à l’église romaine de la Minerve. De son fils, René qui tiendra son prénom de son royal parrain descend l’évêque de Sisteron (1648-1666) Antoine d’Arbaud de Matheron.