Ciprien Laidier (1826-1890)
Mathieu-Ciprien Laidier (plus souvent cité sous la forme Cyprien Leydier) nait à La Seyne le 18 septembre 1826, fils de Pierre-Marie Laidier, carrier, et d’Anne Fouque. Enfant, il sert chaque matin la messe à son curé, l’abbé Laforest, remplacé par l’abbé Deblieu en 1834. Ces deux pasteurs lui inspirèrent l’horreur du mal, le goût des choses de Dieu, l’amour de l’Eglise, la soif du don de soi. Tout naturellement, le garçon entra, l’âge venu, au petit séminaire de Brignoles et poursuivit sa formation au grand séminaire de Fréjus : dans les deux établissements il fut regardé comme le modèle de ses condisciples. Sa vie sacerdotale sera à la mesure des espérances fondées alors sur lui. En le nommant vicaire à Antibes immédiatement après son ordination sacerdotale reçue le 20 décembre 1851, Mgr Wicart ne déclarait-il pas : « Il est la perle de mon jeune clergé » ? L’abbé Laidier fut ensuite vicaire à la paroisse Saint-Louis , de Toulon (de 1863 à 1873), puis curé de Tourves et enfin de Saint-Joseph, au Pont-du-Las. Dans cette nouvelle paroisse où l’édifice spirituel restait encore à construire, il fut exemplaire tant à l’égard de ses paroissiens que de ses vicaires. C’est en 1883 que Mgr Terris le promut au canonicat honoraire : il fut installé le jeudi 18 octobre après avoir fait profession de foi "entre les mains de celui des membres du vénérable Chapitre qui avait été délégué pour la recevoir", le doyen Barnieu n'étant plus en mesure d'assurer ses fonctions. Le chanoine Laidier se dévoua sans mesure, ne prenant jamais ni repos ni vacances. Lors de l’épidémie de choléra qui sévit à Toulon en 1884, il se dépensa au chevet des malades en répondant inlassablement aux demandes et accomplissant son devoir pour les défunts sans répit et avec la même application, sans distinction entre pauvres et riches. Ainsi prenait-il plusieurs fois par jour le chemin du cimetière, parfois jusqu’à 9h du soir. Obligé de prendre du repos après cette épreuve qui l’avait affaibli, il témoigna de la même fidélité à ses obligations l’année suivante, lors d’une reprise du fléau. Sons sens du devoir le fit mourir presque les armes à la main : en 1890, il tint à faire l’ouverture du mois de Marie malgré de violents maux de tête, à prêcher à son tour le 5 mai, bien que tout le monde remarquât alors qu’il s’exprimait avec une lenteur et une difficulté qui ne lui étaient pas habituelles et à présider encore l’exercice de la Bonne Mort le mercredi 7 mai ; il célébra ce jour-là sa dernière messe à l’autel de saint Joseph mais dut s’aliter immédiatement. Mgr Oury venu le visiter l’obligea à une consultation, mais il était trop tard. Après avoir reçu les sacrements, le « bon Maître », comme le chanoine Laidier avait coutume d’appeler Notre Seigneur, vint le chercher à la première heure du 13 mai 1890.