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Antoine Sarde (1619-1681)

Antoine Sarde (Sardou ou Sardon) naquit à Mons le 24 novembre 1619, fils de Guilhem, notaire, et de Marguerite Porre. Outre le curé du lieu (de 1604 à 1645) qui signe indifféremment « Sardus, curatus », « Sarde, curat » quand il écrit en provençal, « Sarde » ou « Sardon », quand il écrit en français, la famille a donné d’autres prêtres comme cet autre Antoine Sarde cité en 1609, Guillaume Sarde (ca 1591-1681), prieur de Saint-Jean-du-Gard ou Augustin Sarde (1648-1673).

Devenu prêtre du diocèse de Fréjus et docteur en théologie, Antoine Sarde est attesté en 1665 comme curé de « Villeneuve en France ». S'agit-il de la ville qui porte aujourd’hui le nom de Villeneuve-Loubet ou de ce gras bénéfice dont parle Antelmi, situé dans le diocèse de Chartres où l'abbé Sarde occupait honorablement la fonction de prêtre détaché ou de bénéficier ? Quoi qu'il en soit, désireux de revenir finir ses jours sur le sol natal, c'est bien cette dernière prébende qu'il échangea pour la stalle de préceptorial de Fréjus avec Louis Ondedei. Ce fut l'occasion d'un combat juridique où Antoine Sarde fit preuve de ténacité et obtint finalement satisfaction. Il en prend ainsi possession en 1671. Doublant la querelle avec Ondedei, Antoine Sarde avait encore dû ferrailler avec Nicolas Antelmi (le neveu du chanoine Pierre Antelmi) qui la lui disputait. Un autre litige digne du Lutrin de Boileau surgit entre lui et le chanoine Martin (probablement Jean Martin), promus la même année chacun à une stalle différente pour savoir qui des deux avait la préséance : un jugement du Parlement de Provence en date du 14 décembre 1671 arrêta que bien que le chanoine Sarde ait été le premier des deux à être pourvu de sa prébende reçue devant notaire, le chanoine Martin passerait avant lui pour avoir été installé le premier… Mgr de Clermont-Tonnerre choisit Messire Antoine Sarde comme vicaire général (il apparaît du moins avec ce titre en 1675). Résidant sur place et devenu pacifique, souligne Antelmi, le chanoine Sarde même sexagénaire et obèse était actif au chapitre ne répugnant pas au travail. Après la mort de l’évêque, il assume les fonctions d’official et signe parfoissarde « vicaire général substitué », épaulant le prévôt de Coriolis qui assure la vacance en attendant l’arrivée de Mgr Luc d’Aquin, que le chanoine Sarde ne verra pas : après avoir reçu les sacrements, il s’éteint à Fréjus le 12 octobre 1681, laissant le souvenir d'une vie irréprochable, et reçoit sa sépulture dans une des tombes canoniales du chœur de la cathédrale.