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Marius Favier (1867-1947)

Jean-Laurent-Marius Favier naît à Saint-Etienne-du-Valdonnez (Lozère) le 18 décembre 1868. Il est le fils aîné de l’instituteur, Jean Favier et de son épouse Marie-Iphigénie-Basilisse Castan ; après lui naîtront douze frères et sœurs dont deux autres se consacreront au Seigneur. Il héritera de ses origines d’être un homme de terroir dur à la tâche, tenace aux bonnes causes et fidèle en amitié. Il entre au petit puis au grand séminaire de Mende et finit ses études dans une université espagnole où il est reçu docteur en philosophie et en théologie et d’où il revient en France avec une profonde culture ecclésiastique. Après son ordination sacerdotale, il gagne le diocèse de Fréjus qui lui confie l’enseignement des langues vivantes au petit séminaire de Brignoles, puisqu’il en maîtrisait parfaitement quatre. Amoureux de l’indépendance, il demande  un ministère paroissial, mais on ne lui confie guère que les modestes paroisses de Salles en 1902, puis de Régusse en 1903… C’est alors qu’il obtient de Mgr Guillibert d’aller à Lyon pour s’y consacrer à l’enseignement. Il y passera dix-huit années merveilleuses pour lui où après avoir enseigné dans différents collèges, il sera un prêtre libre, détaché de toute fonction pour accompagner par centaines des jeunes gens qui se préparent au baccalauréat, tout en honorant les chaires du diocèse qui se le disputent. Face au succès énorme de ce ministère qu’il s’était donné, Mgr Guillibert profita de la cérémonie de rentrée des facultés catholiques de Lyon en 1923 pour le récupérer : l’aumônerie du lycée de garçons de Toulon était vacante, elle lui fut donnée. Là encore, ce fut une réussite complète. Avec son humour et sa jovialité irrésistibles, la finesse de son esprit, l’étendue de sa culture et la franchise de son caractère, il se fit adopter par le corps enseignant et réussit à maintenir la continuité de l’enseignement religieux dans ces établissements publics jusqu’en 1938 pour le lycée de garçons et en 1943 pour le collège de filles. Malheureusement l’affaissement de sa vue le contraignit à la retraite. Il se retira avec ses « vieux amis » qu’étaient les auteurs grecs et latins, les ouvrages de théologie et la littérature tant française qu’étrangère, autant que ses yeux lui en permettaient encore la fréquentation. Il maintint volontiers sa participation aux réunions ecclésiastiques ou sa gaieté proverbiale était appréciée. A l’issue d’une maladie rapide, il envisagea la mort avec une ferveur et un calme tout ecclésiastique et rendit le dernier souffle à Toulon le 25 juin 1947. Avec lui disparaissait l’un des membres les plus distingués du clergé, un homme à la personnalité fertile en contrastes que Mgr Simeone avait tenu à honorer du titre de chanoine honoraire en 1933. Parmi beaucoup d’études et d’articles très éclectiques on doit à Messire Favier ces titres : « Servitude et Royauté au Carmel » (in Revue du Clergé français, 1899), « La Bible et la science orientale », « Régusse pendant l’invasion austro-sarde », « L’âme du paysan russe d’après ses légendes populaires », « L’assomption corporelle de Marie » (éd. Spes, 1926), « Marguerite Sinclair, l'admirable ouvrière d'Ecosse » (1929, traduit en plusieurs langues), etc. Il repose dans le tombeau des prêtres au cimetière de la Valette.