Philippe Rouvier (1802-1893)
Philippe-Pascalis Rouvier naît à Sainte-Croix-du-Verdon le 6 messidor an X de la République française (25 juin 1802), fils de Jean-Baptiste Rouvier, meunier, et de Magdeleine Reboul, tous deux originaires d’Aups. Philippe passa son enfance à Bauduen de l’autre côté de ce qui était encore la vallée des Salles. A treize ans, il est envoyé à Aix pour commencer ses études littéraires à l’issue desquelles il franchira le premier les portes du grand séminaire de Fréjus enfin rouvertes en 1823 par Mgr de Richery dans l’ancien édifice construit en 1776. Pascal Rouvier reçoit le sous-diaconat le 28 mai 1825. Le saint père Maunier qui était supérieur du séminaire lui proposa, après son ordination diaconale, de le seconder comme directeur, ce qu’il refusa par humilité. Déjà, sous une aimable simplicité, se lisait la pureté et la dignité de ses manières qui ennoblirent le zèle infatigable que l’abbé Rouvier allait bientôt développer dans le ministère. Il fut ordonné prêtre le 30 juillet 1826. On l’envoya d’abord comme vicaire à Brignoles. Sous l’autorité du chanoine Jujardy, il mit en place un catéchisme de persévérance, créa la confrérie de saint Omobon, mais aussi l’association des Dames de la Providence, fut assidu au ministère de la confession, jusqu’à ce que sa santé s’en trouve altérée. On lui confia alors le hameau des Censiés, qu’il dota d’une chapelle. Rétabli, l’abbé Rouvier reçut la charge de vicaire de Belgentier dont l’église n’avait pas encore été relevée des délabrements consécutifs à la Révolution : il s’employa à la restaurer ; mais ici comme à la Valette dont il fut ensuite vicaire à partir du 15 novembre 1837, il gagna surtout l’estime et l’affection de tous par son active charité pastorale. C’est le 12 septembre 1843 qu’il devint curé du Beausset. Là encore, la tâche qui l’attendait était immense : il y reconstruisit l’église, accueillit des religieuses auxquelles il confia les écoles et l’hospice, ainsi que les Frères de la Doctrine chrétienne pour l’instruction des jeunes garçons. Il fut fait chanoine honoraire de Fréjus le 27 décembre 1854 et installé au début de l’année 1855. Après un passage à La Seyne-sur-Mer à partir du 15 novembre 1860, il fut enfin transféré à la paroisse Saint-Louis, de Toulon, le 25 février 1862. Il restera trente ans dans cette belle paroisse qui profita encore de son énergie : l’église fut embellie par ses soins et une maîtrise créée pour solenniser les liturgies, des congrégations fleurirent pour stimuler la vie spirituelle de la paroisse, l’Etat lui confia même l’administration de l’hospice civil à la veille de sa laïcisation. Le 20 juillet 1864, c'est lui qui bénit la première pierre de l'église Saint-Flavien. Vint le moment où l’âge et les infirmités le persuadèrent de présenter sa démission. Le chanoine Rouvier fut admis à prendre sa retraite le 27 octobre 1891 ; il mit à profit ses derniers mois pour se préparer à la mort. A sa disparition, le 11 octobre 1893, à Toulon s’éteignait l’un des derniers survivants de ce clergé français formé au sein des épreuves suscitées par la Révolution française.