André Rasclard (1893-1974)
Gustave-André Rasclard naît à Bouvières (Drôme) le 7 novembre 1893, fils d’Adrien Rasclard, cordonnier et de son épouse, Marie Pascal. Le jeune André s’oriente vers la vie religieuse et entre dans l’ordre des Prêcheurs pour la province de Lyon. Sous le coup des lois hostiles aux religieux, les dominicains avaient installé depuis 1883 leur studium à Rijckholt, dans le Limbourg hollandais, près de Maastricht. C’est là, alors qu’il y commence ses études théologiques, que le surprend la mobilisation. Blessé le 24 août 1914, le jeune novice a l’occasion d’un premier contact avec Fréjus quand il y est envoyé fin 1916 sur le chemin de l’Algérie où il passe les premiers mois de l’année 1918. De retour sur le front allemand, il se distingue honorablement, comme en témoignent ces citations : « soldat infirmier d’un courage et d’un dévouement exemplaires. Pendant les journées du 16 au 31 juillet 1918, sans le moindre repos a assuré l’évacuation des blessés qu’il allait chercher au contact même de l’ennemi. ». « Soldat infirmier de tout premier ordre et d’un dévouement admirable. A fait preuve d’un grand courage en allant relever jusqu’entre les lignes de nombreux blessés malgré de violents bombardements pendant les journées des 20 et 26 août 1918. » La paix revenue, il regagne le couvent de Rijckholt, puis bientôt celui du Saint-Nom-de-Jésus, à Lyon, où il demeurera à partir de 1926 jusqu’à son arrivée dans le Var, même si c’est à Liège qu’il est ordonné le 14 juin 1924. Par décret du 29 mars 1929, il est décoré de la médaille militaire pour quatorze ans de services et cinq campagnes (JO du 6.4.1929). En 1936, des raisons de santé l’amènent à venir s’établir dans le diocèse de Fréjus et Toulon, où Mgr Simeone lui confie la cure de Barjols, qu’il tiendra pendant huit ans. A la libération, il est nommé à la tête de la paroisse Saint-Louis de Toulon qui a eu beaucoup à souffrir pendant la guerre et qui est à reconstruire. Durant des années, le service religieux sera assuré dans la chapelle de la rue Victor Clappier, en attendant que l’église, entièrement rénovée, puisse être enfin rendue au culte, après dix années de démarches et de tracas. C’est en 1948 que Mgr Gaudel lui conféra le camail de chanoine honoraire de Fréjus. En novembre 1966, le chanoine Rasclard, devenu chanoine titulaire cette année-là, se retire à l’aumônerie des Petites Sœurs des Pauvres. Il assuma au chapitre la fonction de chanoine pénitencier. Après avoir servi les Sœurs pendant huit ans, il se retira dans sa Drôme natale où il mourut à Allan le 24 août 1974.