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Joseph Audoly (1833-1906)

Joseph-Honoré Audoly nait dans une humble famille le 12 juillet 1833 à Roubion, aujourd’hui dans les Alpes-Maritimes et dépendant alors du Royaume de Piémont-Sardaigne. Il est le fils d’Etienne Audoly et de Marie-Christine Ugo. Attiré tout jeune vers le sacerdoce, il arriva à Draguignan à l’âge de 27 ans. Comme le curé d’Ars pour lequel il avait une vraie dévotion (qui sera béatifié en 1905), il fut ordonné sur le tard (pour l’époque) : sous-diacre le 20 décembre 1856 et prêtre le 18 juin 1859, il avait 29 ans. D’abord administrateur de la petite paroisse des Lattes (Saint-Auban), il est ensuite vicaire à Bargemon à partir du 17 août 1860. L'abbé Audoly revient le 10 octobre 1862 à Draguignan qu’il ne quittera plus. On lui donna dans un premier temps la fonction d’aumônier auxiliaire de Sainte-Marthe sous la conduite du chanoine Duval qu’il vénérait comme un père, puis à partir d'octobre 1873, l’aumônerie du Bon Pasteur dont il s’acquitta avec un zèle et une régularité exemplaires. La première entorse à  son exactitude à ses devoirs et à sa scrupuleuse ponctualité survint le dimanche 4 mars 1906, deux jours avant sa mort : arrivant deux minutes en retard pour sa conférence aux enfants, il commença ainsi : « Excusez-moi, mais une fois en trente années n’est pas coutume. » Selon son habitude il se leva le lendemain à 5 heures et fut terrassé par une attaque d’apoplexie alors qu’il se préparait à célébrer la messe. Durant les quelques heures qui lui restaient à vivre on ne put entendre de sa bouche que ses mots : « Jésus, Jésus, Jésus ! » Il reçut les derniers sacrements et mourut à Draguignan le 6 mars 1906 en la vigile de la fête de saint Thomas d’Aquin. C’est précisément dans cette chambre alors occupée par le simple lit de camp où il s’accordait un peu de repos qu’il avait autrefois célébré son admission comme tertiaire dominicain, lorsqu’elle faisait fonction de chapelle provisoire des dominicaines garde-malades. Il fut amèrement pleuré par les religieuses et les élèves qui voyaient en lui un véritable père : avec abnégation et modestie, il avait prodigué à cette institution les soins les plus dévoués qui lui avaient valu d’être nommé chanoine honoraire en avril 1900. Bon pour les autres, il était dur pour lui-même, épris d’idéal, de pureté et de mortification, avec une piété qui s’exprimait entre autres à travers les nombreux pèlerinages qui le conduisirent 24 fois à Lourdes, 4 fois au Laus, 3 fois à La Salette, 2 fois à Rome, 1 fois à Paray-le-Monial. La dernière épreuve de sa vie aura été d’être témoin de la dispersion des Filles du Bon Pasteur en pleine période des expulsions et des inventaires.