Mgr Paul Pellet (1859-1914), chanoine d’honneur
Paul Pellet naît le 14 novembre 1859 à Ste-Anne-d’Estrablin (aujourd’hui Ste-Anne-sur-Gervonde) dans le diocèse de Grenoble, au foyer d’Etienne Pellet et de Suzanne Piolat. Désirant devenir prêtre, il entre en 1874 à l'école cléricale du Prado où il est reçu par le bienheureux père Chevrier. Le maître laissera une forte impression sur l'âme de son disciple. Toute sa vie, Mgr Pellet répétera avec émotion: "J'ai été élevé par un saint." Il poursuit ensuite ses études au petit séminaire du diocèse de Grenoble et, avec son frère Etienne, demande en 1880 à entrer à la Société des Missions Africaines dans laquelle il est ordonné prêtre le 19 mai 1883. Après quelques mois passés à Cork, en Irlande, pour se perfectionner en anglais, il part pour le vicariat de la Côte du Bénin. Là, on remarqua très vite ses qualités : il devient directeur des écoles, puis procureur de la mission et, en 1891, il est appelé à être vicaire général de Mgr Chausse que le Père Pellet remplacera bientôt à la tête du vicariat apostolique de la Côte du Bénin (aujourd’hui diocèse de Lagos) qui lui est confié le 15 juillet 1895. Il est sacré à Lyon le 25 août suivant avec le titre d’évêque de Rhithyma. Il y fait construire la cathédrale de la Sainte-Croix, mais alors qu’il était au Mexique en 1901 pour récolter des fonds pour sa mission et en particulier pour le séminaire qu'il voulait fonder, l'assemblée générale de sa congrégation l'élit comme vicaire général. Faisant par obéissance le sacrifice de l’Afrique qu’il aimait tant, il doit rentrer à Lyon en 1902 pour seconder le supérieur général de la congrégation affaibli par l’âge, il résigne alors sa charge de vicaire apostolique. Mgr Pellet travaille à la rédaction du directoire qui fit l'admiration des membres de l'assemblée de 1907. Il eut la joie de retrouver l’Afrique lors d’un voyage en 1904-1905. A la mort du Père Planque, il est élu supérieur général de la Société des Missions Africaines le 9 septembre 1907. Il s’efforce alors de consolider l’unité des membres de la SMA et de les aider à entretenir une vie intérieure exigeante et fervente ; ses circulaires adressées aux différentes maisons de la Société furent réunies en un ouvrage intitulé L'École apostolique qui permettent d’entrer dans son intimité spirituelle. Mgr Pellet souhaitait que la SMA accueillît des hommes menant une vie simple et d'effort : « Il faut à des hommes, à des prêtres et surtout à des missionnaires, quelque chose de viril, ayant des nerfs et des muscles. La vertu qui fuit l’effort pénible et la contrainte ne saurait être vraie, ni solide, » écrivait-il. Il savait de quoi il parlait, ayant lui-même mené une vie d’intense mortification : on montre encore aujourd’hui sa discipline, sa ceinture de fer, la planche qui lui servait de lit et le morceau de bois arrondi qui faisait office d'oreiller ; mangeant peu, il ne buvait que de l'eau. Ces pénitences lui étaient familières et se multipliaient la veille des ordinations. Il savait surtout traduire cette ascèse en gestes de charité admirables tant en Afrique qu’auprès de ses frères, illustrant sa devise : "In caritate". Sa piété le conduisait chaque jour à faire le chemin de croix, et s’illustrait par une fidélité absolue à tous ses exercices. En 1913, il est réélu supérieur général mais meurt quelques mois plus tard à Lyon, à la suite d'une grave opération et dans les plus vives douleurs, le 11 mars 1914. Il est inhumé dans le chœur de l’église paroissiale de son village natal. Il avait été fait chanoine d’honneur de Fréjus par Mgr Guillibert, en 1910.
On consultera à son sujet l’ouvrage du père Gilles Babinet, Mgr Paul Pellet (1859-1914), une vie au service de l’Afrique, Editions Bellier.