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Mgr Henri-Louis Chapon (1845-1925), chanoine d’honneur

Blason Mgr Henri Louis ChaponHenri-Ludovic Chapon naît à Saint-Brieuc le 14 mars 1845, fils de Bernard Chapon, sous-lieutenant d’infanterie, et de Marie-Louise Heme. Après des études au lycée de sa ville natale, il entre au grand séminaire d’Orléans où sa famille s’est installée et reçoit l’ordination sacerdotale pour le service du diocèse d’Orléans, par Mgr Dupanloup le 22 mai 1869. L’abbé Chapon est d’abord vicaire à Sandillon, puis à Saint-Marc en 1871 et assure l’aumônerie de l’hôpital des contagieux. Le 15 novembre 1871, sa nomination à la paroisse Saint-Paterne d’Orléans lui permet de se lier d’amitié avec le futur Mgr Gibier. En 1874, il est vicaire à la cathédrale d’Orléans, puis secrétaire particulier de Mgr Dupanloup, qui le marquera profondément (il eut plusieurs fois l'occasion d'accompagner son évêque à Hyères où il venait se reposer, et prêchera ensuite un certain nombre de stations paroissiales dans le diocèse de Fréjus). Aumônier de la Visitation d’Orléans, après la mort de l’évêque, il se consacre à l’étude, commence à écrire et se taille assez vite une réputation d’orateur qui le fait appeler à Saint-Louis-des-Français à Rome, à Lyon, Dijon, Versailles et Paris. Lié à Mgr Laroche, il l’accompagne lorsque celui-ci est nommé évêque de Nantes en 1893. Ce dernier le nomme chanoine l’année suivante et vicaire général honoraire. Mgr Henri Louis ChaponPréconisé évêque de Nice le 25 juin 1896, il est sacré le 29 septembre 1896 par Mgr Touchet, évêque d’Orléans assisté des NN. SS. Laborde, de Blois, et Oury, alors évêque de Dijon. Démocrate, héritier du libéralisme de Mgr Dupanloup, Mgr Chapon avait une vive sympathie pour le Sillon et Marc Sangnier qu’il défendit à plusieurs reprises et était lié à Léon Harmel mais aussi au Père Lucien Laberthonnière, sous le coup d’une interdiction romaine de publier. Dans le milieu épiscopal, il est proche de Mgr Gibier, évêque de Versailles et de Mgr Mignot. Mgr Chapon était un homme de conviction qui ne transigeait pas sur l’essentiel comme il le montra au moment du vote de la loi de 1901 : il refusa d’ailleurs en janvier de cette année la Légion d’honneur (qu’il acceptera plus tard) que lui offrait M Waldeck-Rousseau : « Monsieur le Ministre, J’apprends par l’Officiel que je suis nommé chevalier de la Légion d’honneur. Tout en vous remerciant de vos intentions bienveillantes à mon égard, je dois vous déclarer qu’il m’est impossible, dans les circonstances actuelles, d’accepter cet honneur ». Se sentant une mission politique, Mgr Chapon travailla à la reprise officielle des relations entre le Saint-Siège et la République et fit plusieurs voyages à Rome en 1919, encouragé par Benoît XV. Il se fit encore l’avocat des Cultuelles, associations prévues par la loi de 1905 pour gérer les biens d’Eglise et rejetées par saint Pie X car étrangères à la structure hiérarchique de l’Eglise qui aurait alors pris le risque d’être matériellement tributaire d’une tutelle ; sur ce chapitre-là, Mgr Chapon ne fut suivi par aucun de ses confrères : il faudra attendre 1924 pour qu’un compromis soit trouvé avec la création des associations diocésaines. En 1920 l’évêque de Nice est fait chevalier de la Légion d’honneur pour avoir « donné des preuves de patriotisme le plus éclairé et le plus actif » et s’être dévoué pendant la guerre auprès de l’hôpital des contagieux de sa ville. Mgr Chapon meurt le 14 décembre 1925. Il avait été fait chanoine honoraire de Fréjus par Mgr Guillibert en 1909.