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Jean-Henry de Grimaldi (1743-1829)

Blason Jean Henry de GrimaldiD’une branche cadette des Grimaldi d’Antibes (son arrière-grand-père, Gaspard, est le petit-fils de Gaspard II et de sa seconde épouse), de la maison des princes de Monaco (il descend au 12ème degré de Rainier Ier, fondateur de la dynastie), Jean-Henry de Grimaldi est le très lointain cousin (au 18ème degré) de Mgr François-Honoré de Grimaldi, archevêque de Besançon de 1723 à 1732, et de façon plus proche de Mgr Jean-Charles de Grimaldi, évêque de Rodez de 1716 à 1733 (au 12ème degré), et de son neveu Mgr Louis-André de Grimaldi, évêque du Mans puis de Noyon, qui refusera de se démettre à l’occasion du concordat de 1801 et mourra en exil à Londres en 1804.

Jean-Henry naît le 26 juillet 1743 d’Alexandre de Grimaldi et de Marianne d’Isnard (mariés le 7 août 1742) probablement à Cagnes, s’il faut en croire son acte de décès, très lacunaire sur ses origines. Attiré par son cousin évêque de Rodez, il rejoindra le clergé de ce diocèse. Il n’a pas 27 ans quand meurt Mgr Jean-Charles de Grimaldi le 10 mars 1770 à Ollioules où il est inhumé le surlendemain dans l’église paroissiale. Mais Jean-Henry a déjà des attaches dans l’ouest du royaume et quelques bénéfices : prieur commendataire de Verrines, en Poitou, il a été créé chanoine titulaire de la cathédrale de Rodez entre 1767 et 1770, il est encore titulaire des petits prieurés ruraux de Saint-Martin de Monbon (commune actuelle d’Aurelle-Verlac) et de Saint-Cyrice de la Raffinie (commune actuelle de Rullac-Saint-Cirq), conseiller de la chambre ecclésiastique du diocèse de Rodez, vicaire général de Mende. On le verra encore qualifié de vicaire général de Blois quand il est élu par la province d’Albi pour accompagner son nouvel évêque, Mgr Champion de Cicé, à l’Assemblée générale du clergé de France de 1775. Malgré ses 32 ans, il y participe activement et voit sa rigueur et ses compétences reconnues : il est nommé membre de la commission des comptes de rente, il règle également avec succès une affaire dont l’assemblée l’avait chargée, concernant le chapitre d’Alais. Pour la fête de saint Augustin, d’autant plus solennisée que l’Assemblée se tient au couvent des Grands Augustins de Paris, il officie comme sous-diacre, ce qui laisse présumer qu’il n’avait pas encore reçu tous les ordres à cette date. Revenu dans son diocèse, il se lance dans la rédaction d’une œuvre monumentale, l’inventaire minutieux de tous les bénéfices du diocèse et de leurs titulaires, qui sera publiée beaucoup plus tard sous le titre de Les Bénéfices du diocèse de Rodez avant la Révolution de 1789. Il la poursuit encore au moment de la vente des biens nationaux, puisqu’il prend soin de noter le prix auquel ont été adjugés chacun des bénéfices en question. Refusant de prêter serment à la Constitution civile du clergé, il est arrêté le 2 décembre 1792. Il obtient d’être libéré mais sera porté sur les listes d’immigration dont il ne sera définitivement rayé que le 9 nivôse an X (30 décembre 1801). La tourmente révolutionnaire lui aura permis de se rapprocher de sa terre natale, d’autant plus que celui qui avait été un temps son évêque à Rodez, Jérôme Champion de Cicé, avait été nommé en avril 1802 archevêque d’Aix dont dépendent encore les Bouches-du-Rhône et le Var. Il s’installe à Toulon, rue Saint-Sébastien, dont un autre cousin (petit-neveu de l’évêque de Rodez) portant le même nom que lui, Jean-Henry de Grimaldi (1776-1843), avait été premier adjoint de 1813 à 1815, y favorisant le retour et le rétablissement d’un certain nombre d’émigrés. Après la création du nouveau diocèse de Fréjus et dès le rétablissement de son chapitre en 1823, Mgr de Richery tint à l’honorer en le nommant chanoine honoraire. Il  meurt à Toulon le 14 février 1829.