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Victor Verlaque (1844-1909)

Victor-Louis Verlaque voit le jour au foyer d’un charpentier de l’Arsenal, habitant à La Seyne, François-Noël Verlaque, et de son épouse Marie-Andrette Gaudin, le 12 avril 1844, exactement à La Calade où se trouve la maison paternelle. Son père, d’abord simple ouvrier, sut par son travail et son talent développer les chantiers de La Seyne dont il devint le directeur et presque le fondateur. François-Noël Verlaque sera fait chevalier de la Légion d’honneur en 1860, comme « ingénieur de la Compagnie des forges de la Méditerranée », chevalier (1862), puis officier (1865) de l’Ordre des Saints-Maurice-et-Lazare, chevalier de la Rose du Brésil en 1867. Excellent technicien et meneur d’hommes, il dota les Chantiers de la Seyne d’équipements qui améliorèrent considérablement la vie des ouvriers, il se distingua lors du choléra de 1865 et encore lors de la guerre de 1870. Il participa à l’administration municipale comme Conseiller municipal dans les années 1860-1865 et Conseiller général.

verlaqueLe fils reçut en partage le culte du devoir et le sens du travail. Elève au collège Sainte-Marie de La Seyne, il fit ensuite ses études ecclésiastiques à Saint-Sulpice, suivant le parcours des abbés Rebufat, ses aînés. Il est envoyé ensuite au Séminaire Français de Rome et conquiert le doctorat en théologie. Il est ordonné prêtre le 12 juillet 1868. Peut-être par atavisme, il décide de se mettre au service de la Marine (du 16 mars 1870 au 17 novembre 1873) et part comme aumônier sur l’Aveyron, vaisseau en partance pour la Cochinchine. Il fut détaché quelques temps à l’hôpital de Saïgon où plus de trois cents européens étaient hébergés, victimes du choléra ou d’autres infections, et où la mort fauchait huit à dix hommes par jour. Il y fit son devoir avec abnégation. En retrouvant son diocèse, il fut nommé curé du Revest, aumônier de Saint-Maur à Toulon, puis de la Présentation à La Seyne. Il fut appelé à Fréjus en avril 1889 en qualité de chanoine auxiliaire et devint titulaire l’année suivante (décret du Président de la République en date du 28 décembre 1889). Il passa vingt ans dans la ville épiscopale exerçant les fonctions de pénitencier à partir de 1905, et de vice-doyen du chapitre. En septembre 1908, se sentant mortellement atteint, il vint auprès des siens, à sa campagne de Tamaris, près de La Seyne, où il expira pieusement le 11 février 1909 après avoir supporté sans murmure et avec le sourire les souffrances qui le minaient.

VerlaqueDurant toute son existence, le chanoine Verlaque, qui n’était pas fait pour les études métaphysiques, fut un laborieux et devint un érudit. Par un travail persévérant et inlassable il réunit quantité d’éléments de notre histoire locale. On lui doit des Notices sur  l’abbaye de Saint-Victor ès-Marseille (1865), Mgr F. Deydier, évêque d’Ascalon (1866), sainte Eusébie (1867) et d’autres ouvrages encore : Le cardinal de Fleury, précepteur de Louis XV (1875), Un évêque de Fréjus au XVIIème siècle, Mgr Zongo Ondedei (1877), Histoire du cardinal de Fleury et de son administration (1878), Jean XXII, sa vie et ses œuvres (1883), Fénelon missionnaire (1884), Saint Louis, prince royal, évêque de Toulouse et la Famille d’Anjou au treizième siècle (1885), L’abbaye de Valbonne, au diocèse d’Antibes (1887), un Supplément au Dictionnaire géographique du « Cartulaire de Saint-Victor de Marseille » (1893). Son attachement à la figure de Bossuet lui valut d’être également honoré du camail de chanoine de Meaux, sur lequel il publia en 1908 une importante Bibliographie raisonnée de Bossuet. Reconnu pour la qualité de ses travaux, il fut décoré du grade d'officier de l'Instruction publique en 1892 et de la croix de chevalier de la Légion d’honneur en 1901 et entretint des amitiés avec quantité de sommités universitaires ou ecclésiastiques. Sous un extérieur un peu solennel il manifestait une grande disponibilité, une charité active et une réelle proximité pour tous.