Mgr Félix Jourdan de la Passardière (1841-1913), chanoine d'honneur
Félix-Jules-Xavier Jourdan de la Passardière était né à Granville le 21 mars 1841. Il entre au séminaire de Saint-Sulpice à Paris, en 1859, il y sera le condisciple d'Eudoxe-Irénée Mignot. A peine ordonné prêtre, en 1865, cédant à une vocation marquée pour la prédication, il s’entendit avec quelques uns de ses confrères de Saint-Sulpice pour former un groupe qui s’y adonnerait en priorité. Parmi eux, l’abbé Ardoïn à qui venait d’être confiée l’œuvre de jeunesse de Draguignan. C’est là qu’avec ses compagnons, Félix Jourdan de la Passardière vint donc s’établir en assumant la responsabilité de cette maison. Pour donner à cette communauté improvisée un caractère qui la recommanderait mieux à l’autorité ecclésiastique, il l’a fit affilier à l’Oratoire italien de saint Philippe Néri. C’est ainsi que leur chapelle des allées d’Azémard fut fréquentée par l’élite de la paroisse, ses prédications lui assurant très vite une réputation jusqu’à Nice et Menton et même au-delà des frontières. La chaire des principales églises de France le réclamait. L’expulsion des religieux en 1882 mit un terme à cette expérience. Deux ans plus tard, il était nommé vicaire général de Grenoble, puis, avec le titre d’évêque in partibus de Rhosus, évêque auxiliaire de Lyon. Sacré le 12 octobre 1884 dans l'église de la grande chartreuse, il ne refusa pas de se mettre à la disposition des évêques qui en avaient besoin : c'est ainsi qu'il fit plusieurs tournées de confirmation dans le diocèse de Fréjus, y assura les ordinations et le triduum pascal en 1885, pour suppléer Mgr Terris, alors malade. En 1887, le cardinal Lavigerie le demanda pour administrer en qualité d'évêque auxiliaire la partie du diocèse de Carthage qui comprend Tunis et la Tunisie : il y sera installé le 30 octobre de cette année. A ce poste, il est amené à s'occuper de l’Œuvre d’Orient et, à ce titre, fut la cheville ouvrière de la politique vaticane à l’égard de la Russie. Finalement, il est nommé en 1892 doyen du chapitre métropolitain de Rouen, avec la fonction d'évêque auxiliaire. Il avait été fait chanoine d’honneur de Fréjus en 1886, il le fut encore d'Autun en 1895. Il mourut le 12 mars 1913 à Granville, sa ville natale. Il avait rendu de notables services à la cause chrétienne par l’ardeur entraînante de sa parole et l’édification constante de sa vie.