Yves Eouzan (1921-2007)
Yves Eouzan naît le 2 octobre 1921 à Toulon. Il est ordonné diacre au séminaire de la Castille le 16 janvier 1944 et prêtre, le 18 juin de la même année dans la chapelle de la Villa Saint-Charles. D’abord nommé surveillant au Petit Séminaire d’Hyères, il est appelé en 1945 comme vicaire économe à la paroisse de Figanères, puis transféré à Rians l’année suivante. Il est ensuite nommé curé-doyen du Beausset, en 1956, puis curé de la paroisse Saint-Vincent à Toulon, en 1960. Il y restera 13 ans, et se voit confier la paroisse Saint-Flavien du Mourillon. C’est là qu’il est nommé chanoine titulaire de la cathédrale en 1978. En 1982, il devient chanoine honoraire, obligé de quitter Toulon pour prendre la charge de la paroisse de Draguignan. Responsable d’une équipe sacerdotale, il a la douleur d’y voir mourir deux jeunes prêtres. En 1994, Mgr Madec le nomme vicaire général, il rejoint donc l’évêché de Toulon. Il se retire en 1999 à la maison Saint-Charles, à la Castille dont il fut supérieur et où il meurt le 3 janvier 2007. Ses obsèques sont célébrées à Draguignan le 9 janvier suivant. Sa figure se devine à travers ces quelques remarques du Père Jean-François Audrain, dans l’homélie de ses obsèques : «…une personnalité trop riche aux paradoxes déconcertants qu’il portait avec lucidité comme une croix, ou plutôt, comme "une écharde dans la chair" (…). Les défauts étaient présents, voyants, humiliants. Tellement dérangeants que d’aucuns pouvaient s’y arrêter et passer à côté de la grandeur de l’homme aux qualités étonnantes (…) Quelle sensibilité ! Et quelle pudeur ! Un faux dur dont le côté bourru et maladroit cachait une incapacité à exprimer ses sentiments. Une forme de timidité aussi (…), avec ce côté "braque" des timides qui, lorsqu’il s’agit de faire une remarque ou un reproche, sont abruptes et blessants par peur de blesser !... Et il en souffrait, faisait un gros travail sur lui-même. Mais il était plus "père" que "frère", et ceux qui ne l’ont côtoyé que dans la fraternité sacerdotale ont eu à souffrir de la cuirasse du tempérament jusqu’au bout si rugueuse. Mais ceux qui l’ont eu pour "père" ont goûté à la douceur de sa patience, de sa compassion, à la délicatesse de son écoute, et évidemment, à l’élan dynamique de sa spiritualité. Si d’un côté son humanité se faisait sentir comme étant trop de cette terre, de l’autre, elle avait déjà pris son envol depuis bien des années, vivant en familiarité avec ses amis du ciel dont il savait si bien nous parler».