Rme Père Patrice Lerond (1837-1917), chanoine d'honneur
Charles-Dominique Lerond est né à Peltre, au diocèse de Metz, le 13 décembre 1837. Il s’engagea d’abord dans la congrégation des Oblats de Marie Immaculée. Après sa philosophie, il commença son noviciat à Nancy le 31 octobre 1859. Dans ses notes, le 28 septembre 1860, le père Jean Lagier, maître des novices, écrit: «C'est là un sujet bien distingué et pour le talent et pour la vertu. Il pourra faire plus tard un fort bon professeur même de théologie.» En 1860-1862, il est scolastique à Montolivet, où il fait son oblation, le 17 février 1861, devant Mgr Hippolyte Guibert, venu rendre visite au Fondateur, malade. Le père Mouchette, modérateur des scolastiques, trouve ce frère «bien bon, régulier, très appliqué à tous ses devoirs, mais souvent embarrassé et rarement content. Je crois, ajoute-t-il, que l'amour-propre y est pour beaucoup». En 1862-1863, il finit sa théologie à Autun où il est ordonné prêtre le 5 juillet 1863. Avant l'ordination, le père Martinet, supérieur, porte un jugement très favorable sur ce scolastique qu'il trouve cependant trop observateur, réservé, un peu tenace et indépendant mais, ajoute-t-il: «La volonté étant bien réglée, les défauts deviennent des qualités; par exemple l'observation devient sagesse, la réserve prudence, la ténacité fermeté et constance, l'indépendance droiture.» Après son ordination, il est envoyé à Rome afin de poursuivre ses études. Il revient en 1865 avec un doctorat en droit canonique. Il devient alors professeur au grand séminaire de Fréjus, où il demeure jusqu'en 1877-1878, sauf pendant la guerre, en 1870-1871, où il se trouve à Notre-Dame de l'Osier. De 1879 à 1887, il est professeur au grand séminaire d'Ajaccio puis au scolasticat de Liège jusqu'en 1894. En 1894-1896, il est aumônier à l'hôpital Saint-Joseph des Facultés catholiques de Lyon, où il s'attire les sympathies de tous. Il réside à Notre-Dame de la Garde à Marseille comme chapelain du sanctuaire en 1896-1899, puis est supérieur à Vico (Corse) en 1899-1905. Le père Cassien Augier l'appelle à Rome en 1905. Dans une lettre du 14 octobre 1906 au père Lavillardière à peine élu supérieur général, le père Lerond demande la dispense de ses vœux pour entrer chez les Cisterciens à l'abbaye de Lérins. Le conseil général lui accorde sa dispense le 17 octobre. À Lérins, le père Lerond devient le frère Marie Patrice. Il commence son noviciat le 6 janvier 1907, fait sa profession perpétuelle le 6 janvier 1911 et, le 21 août de la même année, est élu abbé. Il gouverna son monastère avec discrétion et participa néanmoins à plusieurs fêtes diocésaines comme celles en l’honneur de sainte Marie-Madeleine à Saint-Maximin et à la Sainte-Baume en 1912-1914 ou celles des saints Véran et Lambert, à Vence en 1914. Il fut fait chanoine d’honneur de Fréjus en 1912. Il mourut le 24 juillet 1917, lors d'un voyage au Brésil où il était allé surveiller les phases délicates d’une fondation nouvelle.