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Pierre-Nicolas Canaple (1765-1857)

Pierre-Nicolas nait le 22 mai 1765 à Doudelainville, en Picardie, fils d’un manouvrier, Pierre Canaple, et de son épouse Marie-Madeleine Boulanger. Probablement distingué très jeune pour ses capacités, il fait de brillantes études et, ordonné prêtre pour le diocèse d’Amiens, est gradué de l’ancienne université de Paris.

De 1788 à 1792, Pierre-Nicolas Canaple est professeur d'humanités dans un pensionnat d'Abbeville. Il émigre en Angleterre, au plus fort de la Révolution française, et gagne sa vie en enseignant le latin et le français à Londres entre 1792 et 1801. Rentré en France en 1801, il enseigne l'anglais à Abbeville et entre en relation avec Louis André Boniface, comte de Castellane (1758-1837), pour devenir à Paris le précepteur de ses enfants, puis à Pau, où Castellane est nommé, le 13 germinal an X (3 avril 1802), préfet des Basses-Pyrénées (1802-1810). En 1809, à la création des Facultés des Lettres, l'abbé Canaple qui présente, au meilleur niveau, toutes les garanties souhaitables, quant à ses sentiments personnels et à ses compétences est nommé professeur de philosophie à la Faculté des Lettres (il ne l’occupera qu’un an), en même temps qu'il est proviseur du lycée de Pau. Il reste ensuite en disponibilité quelques mois, jusqu'à sa nomination comme inspecteur d'Académie ; il a d’ailleurs le profil de la plupart de la soixantaine de ces inspecteurs nommés à cette époque, qui flanquent, deux à deux, chacun des trente recteurs d’académie. C’est donc par un arrêté du 12 avril 1812, que l'abbé Canaple est nommé inspecteur de l'académie d'Aix. Là encore, il ne reste qu'un an, pour être transféré au même poste à Nîmes, par arrêté du 31 mars 1813. Il quitta l'académie d'Aix « à regret » et le recteur fit alors au Grand-Maître l'éloge de « son zèle, son intelligence, sa bonne conduite » et dit qu'il « s'était concilié par ses principes, ses qualités et sa conduite exemplaire, l'amitié et l'estime de tous ». Il restera quatre ans à Nîmes. Après quoi, il est nommé de nouveau à Aix et y demeurera, cette fois, treize ans. Si c’est au lendemain de la Révolution de 1830 que l’abbé Canaple quitte l'Université, c’est avant tout parce qu’il est dans sa soixante-cinquième année, et ce retrait avait d’ailleurs été anticipé en 1829, date à laquelle il accepte le poste de vicaire général de Mgr Michel, à Fréjus.

Ils étaient à peu près du même âge et étaient devenus amis au fil des années de présence de l’abbé Canaple à Aix, où il logeait chez la sœur du futur évêque, Mme de Siméonis, qui engagea beaucoup son frère à lui proposer ce poste. D’ailleurs entre les deux hommes, l’unité de vue était parfaite : c’est donc sans hésiter que Mgr Michel jeta les yeux sur ce saint prêtre pour le seconder, dès qu’il apprit sa nomination à Fréjus en 1829. L’affaire ne put être conclue que le 25 février 1830 où l’abbé Canaple reçut le même jour les fonctions de grand vicaire et le titre de chanoine honoraire. A près de 70 ans, Messire Canaple proposa sa démission, le 5 juin 1834. N’ayant pu obtenir un canonicat titulaire parce que Mgr Michel n’en disposait pas alors, il se retira dans son diocèse d’origine où Mgr Gallien de Chabons, lui donna le titre de vicaire général en 1834, et en 1835, celui de chanoine titulaire. Il fut élu vicaire capitulaire à la mort de Mgr de Chabons en 1837. Il mourut le 1er mai 1857 à l’ombre de la cathédrale d’Amiens.