Marc-Antoine Gérard (1761-1838)
Marc-Antoine Gérard naquit à Aups le 25 février 1761, fils de Jean-Joseph et Marie Anne Catherine Gérard. A peine fut-il ordonné prêtre, qu’il fut vicaire à Sillans, en mars 1785, il resta dans cette paroisse jusqu’au 4 novembre 1790, époque à laquelle il fut nommé vicaire à Aups, sa patrie. Le 27 novembre 1790, quelques jours à peine après son installation fut décrétée la prestation du serment entérinant la Constitution civile du clergé. Le 13 février 1791, avec deux autres vicaires et l’aumônier de l’hospice, il suit son curé, Joseph Gérard, pour prêter solennellement dans l’église le serment exigé, d’adhésion à la Constitution civile du clergé, avant que le curé ne conclue le tout par un beau discours. Mais l’abbé Marc-Antoine Gérard se rend très vite compte de l’erreur qu’il vient de commettre et a le courage de venir le rétracter devant les autorités de la commune le 31 mai 1791, déclarant vouloir se soumettre à l’Eglise et à ses décisions, se disant inviolablement attaché à la religion catholique, apostolique et romaine. Voulant exposer d’une manière authentique quel avait été son dessin, il explique qu’ayant toujours reconnu l’indépendance de l’Eglise soit dans le dogme soit dans tout ce qui tient à son gouvernement spirituel, il n’avait pu prêter le serment qu’à la condition que l’Eglise approuverait la Constitution civile du clergé, or l’ayant rejetée par la voix du chef visible de l’Eglise et du corps des évêques de France, il déclare le rétracter expressément. L’acte fut enregistré et une copie fut envoyée au district de Barjols. Un autre vicaire fait de même à sa suite. L’abbé Marc-Antoine Gérard dut quitter la paroisse et, pour se mettre à l’abri des représailles, gagna la ville de Marseille en janvier 1792 où il se réfugia auprès de sa soeur, puis, sur le point d'être saisi, il gagna Rome. Le 21 juillet, il est inscrit sur la liste des prêtres émigrés et ses biens sont dès lors mis sous séquestre. Une requête présentée par son père obtient de l’administration le 9 mars 1798 que son nom soit retiré de la liste des émigrés et que, considéré comme frappé de mort civile et déporté par obéissance à la loi, ses biens soient restitués à ses héritiers. Après la tourmente, l'abbé Gérard revint organiser à Marseille la paroisse Saint-Geniez. Rappelé dans le diocèse de Fréjus par Mgr de Richery, l'abbé Gérard déclina la proposition en mettant en avant son infirmité. L'évêque se contenta alors de le nommer chanoine honoraire en 1824. Ce prêtre courageux et fidèle mourut à Marseille le 19 avril 1838.