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Blason Jean Baptiste de NigrisFamille de Nigris

 Jean-Baptiste de Nigris (14  -1515)

Jean-Baptiste de Nigris, docteur en décrets, d’une des premières familles de Fréjus, chanoine de Fréjus, fut vicaire général d’Urbain Ier Fieschi, évêque de 1472 à 1485, dont les absences firent reposer sur les grands vicaires le gouvernement effectif du diocèse. C’est à lui que l’évêque, lors de son dernier passage à Fréjus, arrente les revenus de l'évêché, le 8 mai 1483. A la mort d’Urbain, quatre chanoines dont le premier était Jean-Baptiste de Nigris administrèrent le diocèse alors que l’autorité de Nicolas Fieschi qui se trouvait en concurrence avec Rostan d’Ancezune n’était pas reconnue par le chapitre : c'étaient avec lui Guillaume Gauffred, Jacques Raphaelis et Gondisalve de Villeneuve. Comme au début du pontificat précédent, pareille attitude valut des censures aux chanoines récalcitrants. Cependant lorsque Nicolas Fieschi fut de nouveau nommé au début de l’année 1495, c’est le chanoine de Nigris, investi derechef de la fonction de vicaire général, qui fut choisi pour prendre possession du siège au nom du nouvel évêque. Peu de temps après, celui-ci obtint même qu’il soit sacré évêque in partibus de Tripoli : Mgr de Nigris fut en effet actif comme évêque « suffragant », selon la terminologie de l’époque pour désigner les auxiliaires, se substituant à l’évêque en titre pour toutes les fonctions épiscopales de 1495 à sa mort en 1515. Ce n'est toutefois qu'avec les titres de docteur, chanoine et vicaire général qu'il apparait le 24 février 1507 dans un acte concernant des travaux autorisés sur les murailles de Puget...

 Guillaume de Nigris (1591-16  )

Au milieu du XVIème siècle naît un Jean-François de Nigris qui deviendra viguier de Fréjus et que Barthélémy Camelin « prétendu évêque élu » veut destituer en 1587 au grand dam des consuls. Ce même Jean-François de Nigris est qualifié d’ « urbis praesul » (chef de la ville) en 1591, alors que l’évêque François de Bouliers est réfugié à Sisteron au cœur des troubles qui agitent la ville. De sa première épouse, Jeanne Dol, il a eu une fille, Camille, qui épousera pourtant en 1600 Jacques Camelin, frère de l'évêque Pierre : ils seront les parents des chanoines Jean et Joseph Camelin, et les grands-parents du chanoine Bernard Camelin.

Devenu veuf, Jean-François de Nigris s’était remarié à la fin des années 1580 avec Françoise Barbossy, de Draguignan (probablement soeur du chanoine Guillaume Barbossy, elle était également veuve, depuis quelques années, de François Imbert). Ils donnent naissance à Fréjus, le 8 septembre 1591, à Guillaume dont le parrain est le chanoine Guillaume Barbossy, préchantre de la cathédrale, et la marraine, Camille, sa demi-sœur. Guillaume de Nigris obtient la licence en théologie et entre au chapitre de Fréjus où il reçoit probablement de son parrain la stalle de préchantre ou capiscol : ce dernier y est attesté au moins jusqu’en 1609 et c’est déjà comme précenteur, que Guillaume de Nigris porte sur les fonts baptismaux autre Guillaume Barbossy, le 18 octobre 1610, Guillaume Moret, le 20 novembre suivant, puis ses neveux du même nom, le 8 septembre 1613 et le 6 janvier 1629 (ils sont fils de Boniface de Nigris et d’Eléonore de Requiston). Le précenteur sera encore parrain de Guillaume de Nigris, fils de son demi-frère Jacques, avocat au Parlement, et de Judith Espinasse, le 26 décembre 1615. Le titre de précenteur évoque encore la fonction de premier chantre comme en témoigne l'appellation de "caput chori" de la cathédrale, pour désigner Guillaume de Nigris au baptême de son filleul Guillaume Vian le 16 juillet 1628. Guillaume de Nigris tiendra sa stalle au moins jusqu’en 1633 et, à son tour, la résignera peu après à son jeune neveu, Esprit. En 1642, un différend oppose les Récollets d'Aix à la commune au sujet de son héritage.

 Esprit de Nigris (1619-1676)

Esprit de Nigris naît à Fréjus le 20 janvier 1619 (un frère du même nom était né en 1617 et mort cinq mois plus tard en 1618), fils de Boniface de Nigris, qualifié de bourgeois ou d’« egregius », voire de « vir primarius » et d’Eléonore de Requiston, originaire de Saint-Laurent, au diocèse de Riez et cousine germaine du prévôt Artus de Castellane-Montmeyan. L'enfant se trouve être en plus le neveu du chanoine Guillaume de Nigris et le cousin germain des futurs chanoines Jean (d’un an son aîné) et Joseph Camelin, enfants du receveur des décimes Jacques Camelin (le frère de l’évêque Pierre Camelin) et de Camille de Nigris. Propulsé très jeune et probablement malgré lui dans la carrière ecclésiastique, Esprit de Nigris est déjà chanoine capiscol le 18 avril 1635 (il a 16 ans…), mais accompagné de son père, quand il apparaît pour une récusation de juge. C’est bien évidemment à la libéralité de son oncle Guillaume qu’il détient ce bénéfice. N'étant que tonsuré quand il fut pourvu de son canonicat, il semble qu'Esprit de Nigris ait très vite renoncé à la cléricature : quatre ans plus tard, alors qu'il se trouve absent du royaume, il traite en 1639 avec le chanoine André Gros qui lui a déjà succédé dans la fonction. Le 10 août 1650, "dominus Espiritus de Nigris", ayant appris que son jeune frère Roland, né le 13 décembre 1631, avait été capturé à Alger par les Turcs, objet de la misérable convoitise des barbares, et, jeté dans les fers à cause de sa fidélité au Christ, y avait trouvé la mort, demande au vénérable chapitre de célébrer pour lui un service solennel, ce qui fut fait deux jours plus tard. C'est probablement lui, époux d'Antonine Martin ("Esperit de Nigris, bourgeois"), qui mourut à Fréjus le 7 juillet 1676 et fut inhumé "dans la sépulture qui est au-devant la chapelle Notre Dame du St Rosaire", chapelle située à l'entrée de la nef Saint-Etienne de la cathédrale, où se trouve le tombeau de la famille Camelin (un de leur fils, Joseph, épousera l'année suivante Isabelle, de la puissante famille des deux évêques).