Louis Goaty (1830-1890)
Etienne-Louis-Henri Goaty naquit à Hyères le 25 août 1830, fils de Victor Goaty, gendarme, et de Marie-Claire Condroyer. L’enfant entra au petit séminaire et poursuivit ses études au grand séminaire de Fréjus, établissements dans lesquels il était regardé comme un autre Louis de Gonzague. Après son ordination sacerdotale, l’abbé Goaty fut nommé en 1854 professeur puis, en 1867 supérieur de l’école cléricale de Grasse où il allia une attention pleine de vigilance et d’affection à l’égard des élèves avec une affabilité exquise à l’égard de ses collègues et collaborateurs. Il possédait des connaissances exceptionnelles en sciences physiques et naturelles, ce qui le mit en rapport avec des sommités en la matière ; il était également un littérateur distingué, mais sa modestie et la priorité qu’il donnait aux travaux apostoliques jetèrent sur ses talents un voile discret. Après le petit séminaire de Grasse, on lui confia des ministères paroissiaux, d’abord à Puget-Ville en 1869, puis à Lorgues où il fut installé le 11 novembre 1880 par le chanoine Infernet et où il restera jusqu'à sa mort. Il y déploya une énergie considérable : ne craignant pas de faire face aux oppositions politiques (son traitement lui est suspendu en 1883 en raison de son hostilité à la loi scolaire), témoignant d’une charité qui le conduisait au dépouillement, il eut plus que tout le soin des âmes sacerdotales, accompagnant spirituellement de nombreux confrères et suscitant des vocations dans une paroisse qui en fournit beaucoup. Il rêvait de pouvoir un jour en obtenir assez pour faire célébrer une ordination dans son église de Lorgues. C’est en 1883 que Mgr Terris lui conféra la dignité de chanoine honoraire de sa cathédrale : il y fut installé le mercredi 10 octobre. L’estime que lui portait Mgr Balaïn, l’ancien supérieur du grand séminaire de Fréjus devenu évêque de Nice, fit qu’à la mort du chanoine Jean-Joseph Cresp, en 1886, il tenta de récupérer le chanoine Goaty pour reprendre la tête du petit séminaire de Grasse, qui ne tentait personne ; mais Mgr Oury fit en sorte de rendre impossible l’échange proposé par son confrère au grand dam de celui-ci, qui dut trouver une autre solution. En 1888, le chanoine Goaty célébra avec faste le centenaire de la consécration de son église par Mgr de Bausset-Roquefort. Il célébra sa messe le 27 décembre 1889, mais le lendemain ne put se rendre à Draguignan, aux obsèques du chanoine Sivan, cloué au lit par la fièvre. Il ne s’en releva pas et mourut le 10 janvier 1890. Il laissa le souvenir d’un exemple de vertu qui jamais ne se démentit.