Augustin Simeone (30 juillet 1926 - mort le 22 octobre 1940)
Blason : de gueules à l’agneau pascal d’argent passant sur une terrasse de sinople, accosté à dextre d’une colonne couronnée, d’argent (qui est d’Ajaccio) et à senestre d’une croix potencée du Saint-Sépulcre de Jérusalem de même, au chef cousu d’or, chargé des saints cœurs de Jésus et Marie de gueules et enflammés du même, le premier couronné d’épines et crucé de sable, le deuxième couronné de roses, percé d’un glaive et surmonté d’un lys, le tout d’argent
Devise : In caritate Christi cum Maria matre ejus.
Augustin Joseph Marius Siméone naquit à Marseille, dans la paroisse Saint-Laurent, le 30 septembre 1863, fils de Diègue Siméone et de Marie-Madeleine Ciforié. Enfant, il fut confié à l’école des Frères de la Doctrine chrétienne, de là il entra au Petit puis au Grand Séminaire de la ville. Il est envoyé ensuite au Séminaire français de Rome où il reste quatre ans : il y est ordonné prêtre le 31 mars 1888 en la cathédrale Saint-Jean de Latran. Il revint ensuite à Marseille, après avoir pris son doctorat en théologie. Quelque temps professeur au Petit Séminaire, il est nommé vicaire à Saint-Joseph, cinq ans plus tard il devient secrétaire général de l’évêché puis passe au service de Mgr Andrieu, le nouvel évêque de Marseille dont il est très proche ; le chanoine Simeone se voit confier la charge de sa paroisse natale de Saint-Laurent puis la délicate responsabilité du Petit Séminaire dont viennent d’être chassé les Lazaristes. Il l’installe dans de nouveaux locaux bientôt investis par un hôpital de la Croix Rouge pendant la guerre. Il est élu évêque d’Ajaccio le 27 mai 1916 et consacré le 31 août suivant par Mgr Joseph Fabre, évêque de Marseille, assisté de Mgr Dominique Castellan, archevêque de Chambéry et du futur cardinal Maurin, alors évêque de Grenoble (tous deux originaires de Marseille). En Corse, il dotera l’île d’un Petit et d’un Grand Séminaire et s’employa de tout son pouvoir à subvenir aux besoins matériels de son clergé qu’il s’attachera par sa bonté, sa douceur et sa générosité. Il y consacrera son évêque auxiliaire, Mgr Giustiniani, le 7 mai 1922.
Il est transféré au siège de Fréjus et Toulon le 30 juillet 1926 et prend possession le 28 octobre. Il fait son entrée à Toulon le 22 novembre où il est accueilli par les notabilités de la ville que préside le général Castaing, avant d’entrer dans la co-cathédrale où, comme il est aussi d’usage à Fréjus, il reçoit au trône, l’obédience de chacun de ses prêtres.
Mgr Simeone porta le souci récurrent des vocations sacerdotales et pensait sans cesse à ses deux séminaires (le grand, de Toulon et le petit, de Brignoles). Il augmenta les bâtiments du séminaire de la Castille de deux étages et mérita le titre de bâtisseur du séminaire et de bâtisseur d’églises : dans les faubourgs de Toulon, il posa la première pierre des églises Sainte-Jeanne-d’Arc et Sainte-Roseline et y inaugura ensuite le culte, comme dans les chapelles de Saint-Paul et de Valbertrand.
Son clergé fut l’objet de ses attentions, qu’il invitait tous les ans à l’une des deux retraites sacerdotales successives qu’il lui offrait. Il aménagea encore une maison pour les prêtres âgés ou infirmes.
Il participa toujours de grand cœur aux festivités qui réunissaient les fidèles dans les sanctuaires du diocèse et fit entendre sa voix bien au-delà de ses frontières : à Marseille pour le couronnement de Notre-Dame de la Garde (20 juin 1931), à Notre-Dame de Paris et à Marseille encore où il prêcha pour le centenaire de la Société Saint-Vincent-de-Paul, à Avignon pour les fêtes de Jean XXII (20 octobre 1934, à Lyon pour l’oraison funèbre du cardinal Maurin (19 janvier 1937).
Sa piété mariale s’exprima magnifiquement avec le couronnement solennel, au nom du pape Pie XI, de l'antique et miraculeuse image de Notre-Dame de Pitié à Roquebrune-sur-Argens le lundi de Pentecôte 25 mai 1931 (quinzième centenaire du concile d'Ephèse), et de Notre-Dame de grâces à Cotignac, le 7 août 1938 (300ème anniversaire du vœu de Louis XIII) devant des dizaines de milliers de pèlerins, ainsi que dans sa participation fidèle, autant que sa santé le lui permit, au pèlerinage diocésain annuel de Lourdes.
Mgr Simeone consacra ses deux successeurs sur le siège d’Ajaccio : Mgr Rodié, le 2 juillet 1927 et Monseigneur Llosa, le 9 novembre 1938.
En 1933, à sa demande, les sœurs Missionnaires Catéchistes du Sacré-Cœur s’installent à Toulon et ouvrent un foyer pour les soldats africains. D’autres maisons de la nouvelle congrégation s’ouvriront peu après à Fréjus et à Marseille.
Le 12 mars 1938 il préside, au couvent dominicain de Saint-Maximin, les funérailles du Père Marie-Joseph Lagrange qui y avait pris l’habit le 5 octobre 1879.
Le trait distinctif de toute sa vie fut la bonté qui rayonna sur tous les actes de son service épiscopal.
Après une maladie qui laissait entrevoir son issue fatale mais qui jusqu’au bout ne prit à défaut ni la patience ni la douceur du prélat, Mgr Simeone s’éteint le 22 octobre 1940 à Fréjus.
Le 28 octobre, il fut inhumé dans le sanctuaire de la cathédrale, du côté de l’épître, sous le trône épiscopal dans le caveau où reposaient déjà NN. SS. Arnaud et Guillibert.
Il était chevalier de la Légion d’honneur, Inspecteur apostolique près la Flotte française.
Inscription funéraire : Hic in pace quiescit Augustinus Josephus Maria Simeone epus Foroiul. Ac Tolon. Decess. XI kal. novembris anno MCMXL annos natus LXXVII vive memor nostri.
Acte de décès : « Le 22 octobre 1940, 18 heures est décédé en son domicile 80, rue Jean Jaurès Augustin Joseph Marius Siméone domicilié à Fréjus (Var) 80, rue Jean Jaurès, né à Marseille (Bouches du Rhône) le 27 (sic) septembre 1863, évêque de Fréjus & Toulon, Inspecteur apostolique près le Flotte Française, fils de Diègue Siméone et de Marie Madeleine Ciforié, époux décédés, célibataire. Dressé le 23 octobre 1940 à 11 heures sur la déclaration de Albert Bouchet, 78 ans, chanoine titulaire, domicilié à Fréjus (Var) qui, lecture faite, a signé avec Nous, Marius Revol, adjoint au Maire de Fréjus (Var), officier de l’Etat civil par délégation. »