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Cardinal Franciotto Orsini, dit des Ursins (15 juin 1524- résigne le 15 décembre 1525 en faveur de son petit-fils)


image007Blason : bandé de gueules et d'argent, au chef du second, chargé d'une rose de gueules, et soutenu d'une divise d'or, chargé d'une anguille ondoyante en fasce, d'azur


Le nouvel administrateur du diocèse était né en 1473 à Rome, il était le fils aîné d’Orso Orsini di Monterotondo et de Costanza Savelli. Clarisse, la sœur de son père, avait épousé Laurent le Magnifique, tous deux parents du pape Léon X qui fut son compagnon d’enfance puisque c’est à la cour de Florence que l’enfant fut élevé. Un de leurs maîtres, Ange Politien, qui l’avait pris en affection lui a dédié son ouvrage Des poids et des mesures.
Cette famille Orsini avait déjà donné plusieurs papes à l’Eglise : Célestin III, Nicolas III, Benoît XIII mais fournira aussi pas moins de dix-neuf autres cardinaux : Matteo Orsini (1262), Latino Malabranca Orsini o.p. (1278), Giordano Orsini (1278), Napoleone Orsini (1288), Francesco Napoleone Orsini (1295), Giovanni Gaetano Orsini (1316), Matteo Orsini o.p. (1327), Rinaldo Orsini (1350), Giacomo Orsini (1371), Poncello Orsini (1378), Tommaso Orsini (1383), Giordano Orsini (1405), Latino Orsini (1448), Cosma Orsini o.s.b. (1480), Giovanni Battista Orsini (1483), Flavio Orsini (1565), Alessandro Orsini (1615), Virginio Orsini o.s.Io.Hier. (1641) et Domenico Orsini d’Aragona (1743).
Franciotto, seigneur de Monterotondo, San Polo, Stimigliano, Collevecchio et Fianello, comte de San Valentino de 1498 à 1507, seigneur de Celleno en 1524, et Noble Romain, prit d’abord le métier des armes, épousa Violante Orsini di Mugnano dont il eut cinq enfants : Costanzo, Ottavio, Orso, Clarice, Cecilia. On lui connaît aussi un fils naturel, Annibale, qui sera archevêque de Nicosie et chanoine de la basilique Saint-Pierre du Vatican. Les Médicis ayant été chassés de Florence, il rejoint les places fortes de la famille Orsini qui entre alors en opposition avec Alexandre VI soutenu par le clan Colonna qui le retient prisonnier un certain temps. Il prit part à la conjuration contre César Borgia en 1502 et, contrairement à ses alliés, échappa de peu à la mort. Il revint en 1512 à Florence avec son cousin Jean de Médicis et le suivit à Rome l’année suivante lorsqu’il monta sur le siège de Pierre sous le nom de Léon X.
image008Après le décès de son épouse, sans pour autant manifester de dispositions spirituelles particulières, il entre dans les ordres et devient protonotaire apostolique. Lors de l’étonnante promotion du 1er juillet 1517, il est créé cardinal diacre du titre de Saint-Georges au Vélabre (titre reçu le 6 juillet avec le chapeau).
Il est nommé ensuite administrateur de Nicastro le 18 septembre 1517, charge qu’il résigne le 5 mai 1518 (selon l’usage de l’époque pour les cardinaux, il ne reçut aucun évêché comme titulaire mais toujours comme administrateur à vie). Le 18 janvier 1519 il est nommé administrateur de Bojano, jusqu’au 24 juillet 1523. Le 8 août 1519 il reçoit le nouveau titre cardinalice de Sainte-Marie-in-Cosmedin. En l520, il devient archiprêtre de la basilique Saint-Pierre du Vatican (charge qu’il résignera en 1530). Il participe aux conclaves très politiques que furent celui de 1521-1522 qui élira Adrien VI (qu’il n’avait pas soutenu) et celui de 1523 qui élira Clément VII (un Médicis, de nouveau, dont le pontificat fut désastreux) où, dit-on, il ne lui manqua que quelques voix pour devenir pape.
Son appartenance à la famille Orsini faisait de lui un ami de la France, cette raison joua-t-elle pour qu’il soit nommé administrateur de Fréjus le 15 juin 1524, le jour même du décès du cardinal Fieschi ? Il fait immédiatement prendre possession par son fils Octave (le père se son successeur), le 20 juillet suivant. De nouveau, le siège était occupé par un prince de l’Eglise, ce qui ne manqua pas de flatter l’orgueil des provençaux comme l’exprime cette supplique des habitants de Fayence : « Les immenses tristesses que nous avons éprouvées à la mort de Nicolas de Fiesque, la nouvelle de votre élévation les a changées en une grande joie quand nous avons vu qu’après avoir été privés d’un tel appui, nous continuerions à dépendre d’un prélat du siège apostolique. Dès que nous eûmes appris que Jésus-Christ, dans sa miséricorde, nous avait donné un soutien si puissant, nos cœurs furent remplis d’une allégresse indescriptible et notre voix ne peut assez bénir le Très-Haut d’avoir placé à la tête de notre Eglise, à une époque si troublée où notre ville, comme tout le diocèse, semble privée de toute prospérité, un pontife aussi illustre par sa science, sa vertu et sa foi que par son éloquence et son habileté dans les affaires. »
Le cardinal fera administrer le diocèse, dans lequel il ne vint jamais, par un prêtre qu’il envoie de Rome Ange Oddo de Confinio, nommé alors grand vicaire et qui succèdera en 1527 comme prévôt du chapitre à Lambert Arbaud, évêque in partibus de Venosa, qui avait assuré jusque-là les fonctions épiscopales et qui venait de mourir en 1527 (il fut inhumé, selon ses volontés, dans la cathédrale de Fréjus au devant de l’autel de la Sainte Vierge, près de l’escalier qui conduisait au cloître).
Franciotto Orsini régla le long procès qui l’opposait à la ville sur ses droits de seigneurie, par une transaction à l’amiable signée le 4 septembre 1526.
Il avait déjà résigné son siège à son petit-fils Leone Orsini le 15 décembre 1525, mais en conservant pour lui l’administration et les revenus jusqu’à ce que le nouveau titulaire atteigne l’âge requis pour faire valoir ses droits, comme nous le verrons dans la notice suivante.
Franciotto Orsini eut à subir les violences du terrible sac de Rome de 1527 par les troupes de Charles-Quint : d’abord réfugié pendant sept mois avec le pape dans le château Saint-Ange il est constitué otage en décembre avec le cardinal Cesi pour permettre la libération de Clément VII. Il ne sera finalement libéré des prisons des Colonna qu’en février 1528 contre l’honnête somme de 20 000 ducats.
Le mois suivant, exactement le 23 mars 1528, il est nommé administrateur de Rimini, jusqu’à sa résignation le 7 avril 1529.
Il meurt le 10 janvier 1534 et est inhumé dans la basilique Saint-Pierre du Vatican.

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Inscription funéraire :
FRANCISCO CARDINALI VRSINO LEONIS. X. PONTIF. MAXIMI. AMITINO. QVI. DVM. ANNVM. PROPE. LXI. AGERET. DIEM. CLAVSIT. EXTREMVM. QVARTO. IDVS. IANVARII. MDXXXIII. OCTAVIVS. VRSINVS. PATRI. OPTIMO. POSVIT.