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Jean-François-Sylvestre Roustan (1837-1905)

Jean-François-Sylvestre Aimé Roustan naît à Cannes le 31 décembre 1837, fils de Victor Aimé et de Marianne-Ermelinde Flory. Après de brillantes études au collège ecclésiastique de Lorgues, il entre au grand séminaire de Fréjus et est ordonné prêtre.roustan D’abord professeur au petit séminaire de Grasse en 1862, il est affecté comme vicaire à la paroisse de Lorgues en 1868. En janvier 1873 il devient vicaire à Antibes et y assure en même temps l’aumônerie du collège et une fonction d’aumônier militaire. En septembre 1877, il est envoyé à Toulon, toujours comme vicaire d’abord à la paroisse Saint-François-de-Paule en septembre 1877 puis à Saint-Louis en 1883. En 1890, il arrive aux « Maisons-Neuves », faubourg est de Toulon qui a pris depuis le nom de Saint-Jean-du-Var, comme pro-curé puis curé de plein exercice en 1892. Il voit bientôt sa paroisse Saint-Cyprien se transformer et prendre de jour en jour une extension plus grande ; grâce à son activité il pourvoit tous ses besoins religieux et en reçoit le titre de chanoine honoraire en 1900. Mais sa fidélité aux exigences du ministère pastoral se heurtera à une population exploitée par des agitateurs, en une période de fermentation anticléricale. Dans ce faubourg encore peu christianisé en profondeur, où la population reste attachée aux manifestations extérieures de piété populaire une femme sur quatre seulement fait ses Pâques en 1900, et un homme sur trente (Histoire de Toulon, Agulhon). Si les manifestations anticléricales sont rares, « leurs éclats, par leur brusquerie et leur ampleur, prouvent la survie de cet esprit. Jean François Sylvestre RoustanEn juin 1904, à Saint Jean du Var, le curé ayant exclu une dizaine d’enfants de la cérémonie de première communion, l’église est saccagée, 2000 personnes brûlent sur la place les objets du culte. » Des menaces de mort sont même proférées à l’endroit du chanoine Roustan. Quelques mois plus tard, il est reçu en audience privée par le pape saint Pie X, qui, en réparation de cet acte de vandalisme, l’invite à choisir un souvenir dont Sa Sainteté fait don à la paroisse. Ce sera un grand crucifix avec un Christ en ivoire encore vénéré chaque Vendredi Saint à Saint-Cyprien. La santé de l’abbé Roustan est gravement ébranlée par tous ces événements et il croit devoir proposer sa démission. Mgr Arnaud lui offre à la fin de l’année 1904 une stalle de chanoine titulaire à la cathédrale de Fréjus et lui propose d’y prêcher le carême en mars et avril 1905. Le pauvre chanoine n’en aura pas le temps : il meurt à Saint-Jean-du-Var le 14 février 1905. Ses funérailles y sont célébrées le jeudi 16 février et il est inhumé à Cannes. L'évêque le suivra dans la tombe quatre mois plus tard.