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Jean Dedoue (1806-1884)

Jean-Tranquile-Bienvenu Dedoue nait le 15 novembre 1806 à Agnona (Italie) d’un père français, Jean-André Dedoue, employé de l’administration des Douanes, et de Marie-Michel-Ange Piantino. Il est baptisé le 6 janvier 1807.

Son père, sans doute né en 1780, était fils de Jean-Joseph Dedoue, notaire royal à Entrevaux ; son arrière grand-père, François-René Dedoue (ca 1705-1771) exerçait la même profession à Cipières. Ce dernier avait un frère, Messire Jean-Joseph Dedoue (ca 1700-1787), qui fut prieur-curé des Mujouls (diocèse de Glandèves) et qui céda la place à son neveu né en 1752, Messire Alexandre Dedoue (grand-oncle de notre chanoine), qui deviendra bénéficier de la cathédrale de Vence et sera élu en mars 1789 par la sénéchaussée de Castellane pour participer à l’assemblée préparatoire aux Etats Généraux du mois d’avril. Cet abbé Dedoue, après avoir prêté serment à la Constitution civile du clergé, se rétracta, signa un dernier acte le 22 avril 1792 et émigra en Italie sous le déguisement d’un employé subalterne des subsistances militaires. Il devint ensuite précepteur dans une famille noble à Naples, séjourna longtemps à Rome où il servit d’aumônier aux princesses royales qui l’attirèrent en Angleterre. Il voulut revoir son pays avant de s’y rendre : arrivé à Marseille grâce à son passeport d’employé aux subsistances, il tomba malade à Bandol et mourut à l’hôpital militaire de Toulon le 7 prairial an VIII (27 mai 1800).

Jean Dedoue était encore parent (1) et ami d’Augustin Bonnetty, né à Entrevaux en 1798, qui l’avait précédé de quelques années probablement au séminaire de Digne et qui s’orientera dans une carrière de penseur et d’écrivain laïc, fondateur en 1830 des Annales de philosophie chrétienne, mort également à Paris en 1879.

Ordonné prêtre le 5 juin 1830 pour le diocèse de Digne, Jean Dedoue fut nommé vicaire à Entrevaux le 1er juillet 1830. Après la démission de Mgr de Miollis en août 1838, le futur Mgr Jordany, alors administrateur du diocèse, le remarqua et l’attacha au secrétariat de l’évêché en octobre 1838. Mgr Sibour, devenu évêque de Digne en 1839, en fit son secrétaire particulier et son homme de confiance, qui le suivit à Paris quand il en devint l’archevêque en 1848. Jean Dedoue est nommé chanoine titulaire de Notre-Dame de Paris en février 1849 et vicaire général honoraire en 1852. Philosophe intelligent, théologien exact, dévoué à l’Eglise romaine, littérateur et homme du monde, doté d’une charité sans borne qui lui attacha le cœur des parisiens, il fut reçu chevalier de la Légion d’honneur le 18 décembre 1871 en vertu d’un décret du 9 août 1870. Il devient enfin doyen du chapitre métropolitain de Paris. Mgr Jordany, à qui il devait d’avoir été distingué l’avait créé chanoine honoraire de Fréjus dès son arrivée sur le siège de saint Léonce, en 1856 et lui avait donné le titre purement honorifique de vicaire général de Fréjus. Le chanoine Dedoue dont l'état de santé fut longtemps très pénible, meurt à Paris le 15 août 1884 chez les Frères de Saint-Jean-de-Dieu où il était soigné.

(1) L’amitié était plus étroite entre les deux hommes que les liens de sang : la grand-mère paternelle de l’abbé Dedoue, Anne Pons, était la cousine germaine de Messire Jacques Pons, chanoine-sacristain de la cathédrale de Glandèves, mais aussi de Gabriel Bonnetty (1764-1832), le père d’Augustin.